Je me rends compte petit à petit que je ne suis pas
DU TOUT dedans. Aucune sensation. Aucun équilibre. Je ne comprend rien. Zero confiance en moi et mon vélo. Je subis la trajectoire. Je ne sais pas trop ce qu'il se passe, mais je n'aime pas du tout ça. C'est nawak!
Plusieurs fois, dans la descente avant Andrion, je n'arrive même pas à rester sur le sentier. La roue avant part et je me refais de grosses frayeurs.

Je m'arrête pour remettre le guidon droit, dès fois que ça pourrait aider. Mais non. Un mec me lance "vaut mieux tomber dans celui-ci ("ravin") que dans ceux d'après" ... J'aime l'humour transvé!

Je suis
A LA RUE! Je ne suis pas lest non plus. A chaque frayeur, je décroche ma pédale n'importe comment, manquant de me faire mal à la réception.
Dépité. Manque de sommeil? Excitation? Ou juste pas de mon niveau? Je ne sais pas, mais rien ne va en descente.
Du coup je marche non-stop.

Il parait que des
trailers l'ont fait avec les VTT en 2008. J'aurai peut être dû prendre cette option.

Pardon les CC, j'ai conscience de faire "honte" au forum et je me maudis à chaque pied posé dans du D-
Si certains veulent m'excommunier, je comprendrais.


Dans le premier vrai portage, j'entends presque comme des applaudissements derrière. Un mec qui pédale?

Plus ou moins: Ce sont les premiers VAE. Hallucinant comme ils passent partout. Ils demandent à ce qu'on se pousse, mais que t'ais le temps de t'écarter ou pas, il passent en force quand même

(je rappelle que tout le monde pousse à ce moment là...) Les 3 premiers se tirent bien la bourre.
Ils doubleront MoMo dans la descente du Brec je crois.
Je me suis amusé à mélanger le classement VAE + normal (.xls en pièce jointe pour ceux que ca amuse aussi).
Bilan: Le premier VAE, parti 45 minutes après la première vague, arrive... 15 minutes devant Sauser!
De plus, il y a 10 des 13 VAE dans les 50 premiers.
Je trouve ca assez dingue pour une course dont les descentes tabassent pas mal par endroit et où dans certaines montées, même les VAE doivent pousser/porter j'imagine.
Suit la descente avant le ravito d'Andrion.
De belles épingles, juste un peu grasses par endroit, avec des racines et cailloux qui roulent.
Dans l'une d'elles où je mets pieds à terre pour remettre le vélo dans le sens de la marche, un mec me crie: "Hey Pierre-Alain! Salut!"
Gnnnnn? Qui c'est ce c**...? Ho punaize! Jérôme!
"Salut Jérôme ca va?!"

(désolé Jérôme, j'étais tellement à la rue. J'avais oublié que j'avais des connaissances sur le parcours ^^)
"Ca va et toi? Dis donc MoMo et ses slicks... hum, hum!"

Pas faux, effectivement. Je l'imagine en train de galérer. On était loin de la vérité en fait.
Jérôme trace, apparemment plutôt heureux jusqu'ici.
Peu après, j'ai dû faire la même boulette que MoMo quand il s'est "perdu": Balisage qui part à gauche. Pente de folie. Du grand n'importe quoi. Mais ayant compris que "transvé" rime avec "même-quand-tu-crois-que-c'est-impossible-à-descendre-(ou-à-monter)-ben-en-fait,si-si-c'est-par-là-qu'il-faut-passer" (si si , ça rime!), je vois un sentier imaginaire qui descend en bas dans les arbres en travers, et remonte aussi raide en face. Je crois même y voir des traces, etc. Pure folie!
Je suis pratiquement en bas lorsque je me rend compte que finalement, tout le monde est remonté en haut sur le chemin...

Ravito d'Andrion. RAS. Je suis plus abricots secs que chips, mais on s'en fou un peu non?

Du coup je regarde quand même la montre: 8h15. 1h "d'avance". Mais pfffff, tu parles, les premiers doivent déjà être à Nice oui!

Descente suivante. 75% à pied je dirais.
Dans une petit poussage, un enfoiré me dégoute littéralement: "Devinez combien on a fait les gas? 22km! Hahaha, même pas le 1/4"
Et moi qui était déjà au bout de ma vie à ce moment là...
Avant d'arriver au Brec, on est en hauteur, sur un sentier à flanc de montagne, roulant.
LA je prends mon pied. Ouf! "C'est bon PAF, t'es pas venu pour rien".
On passe d'un versant de la montagne à l'autre. La vue est royale. YES!

Arrivée au fameux portage du Brec. C'est effectivement beaucoup moins impressionnant en vrai que sur les photos. On monte tranquillement.

Je ne m'étais pas spécialement entraîné aux portages et je regrette un peu: Mon vélo, même relativement léger me fait mal au dos à la longue. Je repense aux gas vus la veille avec des gaines de mousse enroulées autour du tube diag. Je me moquaient bien d'eux

... jusqu'à à ce moment là.

Heureusement, c'est le seul portage qui impose de vraiment porter son vélo. Du coup, je ferai tous les autres en mode "poussage". Et c'est tant mieux. J'aurai juste un peu mal dans le bas du dos le lendemain du coup.
La descente du Brec est vraiment chouette! MoMo, Erwan et JéJé doivent se gaver! Des épingles au top. Pas mal de caillous, mais ca peut passer à peu près partout.
Je fais pourtant toute la première partie à pied.

J'ai juste peur. Je refuse l'obstacle.
La suite est plus facile mais bien exposée.
Dans un virage, un mec nous fait de grands signes: "Ralentissez les gas, descendez du vélo, y'a eu un accident, ne faites pas tomber de pierres".
J'obtempère et scrute en contrebas le long du sentier. Rien.
Un peu plus bas. Toujours rien.
Encore plus bas...

Ho punaise, un vélo (SR, encore un crosseux...) dans une position scabreuse au milieu des rochers. (à cet endroit, aucune végétation. Juste de la terre et des roches. Un ou deux sapins tout au plus...)
Un vélo mais... où est le mec qui le pilotait jusque là?
5 à 10m plus bas, une forme allongée sous un sapin, avec un mec à ses côtés.

Un certain Nordine (tu le connais vraiment Jérôm68?) qui s'en sera sorti et arrivera à Nice avant Sauser mais par l'hélico.
Des news du gaillard et de ceux qui lui ont porté assistance/l'on vu tomber sur
Facebook.
Fémur et 5 côtes en miettes, rate et foie touchés, etc. Une belle liste qui aurait pû être beaucoup plus courte mais bien plus fatale vue le terrain à cet endroit. Enfin il à l'air d'avoir gardé le moral.
Je pense qu'il a fait le même type de chute que moi, mais plus rapide et surtout dans un terrain pas du tout sympathique qui accélère la chute du corps plutôt que de la ralentir tout en cassant une côte ou un fémur à chaque contact avec la roche.
On continue, mais étonnement, les gens posent plus souvent le pied par terre après avoir vu ca...
On arrive presque à Utelle.
Je reconnais ce passage:

Et le passe évidemment... à pied! (alors que je m'y étais préparé pour le coup!)

Même le dévers tout con qui suit ne m'inspire plus confiance. (mais qui a foutu un tuyau d'arrosage au milieu?!

)
Un mec marche à côté de son vélo. Cadre cassé (XC Carbon, Focus).
Ravito à Utelle, 10h15. Eau + Poudre, abricot, bananes, gel, etc.
J'avais regardé ma carte trop vite et pensais que les portes horaires étaient toutes liées à un ravito. Du coup, je pensais encore avoir une heure d'avance, mais non, la porte horaire est au Suquet!
La suite jusqu'au Suquet commence par une descente, que je fais sur le vélo

et qu'en plus je kiffe bien

et je crois même me souvenir avoir doublé des mecs qui n'aimaient pas trop les épingles

.
Après par contre: Poussage! C'est long et tout le monde commence à demander l'heure...
Un marseillais qui a déjà bouclé l'épreuve moult fois (je rappelle qu'il est marseillais...) dit que l'an dernier, il est passé à 10 minutes près et a eu 2h d'avance sur la porte suivante. C'est donc
la porte horaire limitante de cette transvé.
Finalement ça passe, à 20 minutes près.
"Jusqu'ici tout va bien. Jusqu'ici tout va bien. Jusqu'ici tout va bien."
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