Dimanche 24 - 4h, bip bip bip. J'ai l'impression d'avoir dormi 2h. Tant pis, faut y aller. Une douche, un bout de gatosport et on monte à la Colmiane. Le jour se lève à peine et il caille un peu. Le parking est blindé. Chacun s'affaire au dernier réglage de sa monture. Des gars s'échauffent. Ambiance course. Je salue Momo et Erwan (pas vu Paf) qui partent en 1ère vague. L’heure du départ sonne. 6h00 - le starter décompte 1 minute, 30 sec... Lâchage des fauves. Ça part très vite dans un bruit de roulage impressionnant. Je vois Momo grimper pleine balle sur le talus de droite tout en drift. Je me marre et ça me met la patate pour mon départ

Je suis dans le milieu de la vague 2 sur la droite.
TOP DEPART !!!

Je me fais aussi le talus mais ça roule largement moins vite que les costauds. Ça ralenti pas mal dans les chicanes. A la sortie je lâche les freins et enquille sur la gauche droit dans l'herbe. La montée sur Andrion se passe bien. Les jambes répondent bien mais j’ai vite chaud. Je dois m'arrêter pour enlever les manches de ma veste. Je perds un peu de temps et surtout me fait doubler pas mal. Arrive un passage assez raide qui devrait passer mais les racines grasses me font poser le pied. Premier portage. On se fait reprendre par les premiers VAE. Giordanengo passe comme une flèche, je salue Vincent Juillot. Un comique motorisé tape sur ma roue arrière en passant alors que j'ai le vélo sur le dos
J’arrive au ravito, ramasse des abricots et un morceau de banane sans descendre de vélo et j’enquille la descente. Ça bouchonne et je regrette de m'être arrêté dans la montée. J'aurais du partir en gilet sans manche. Des gars sont en vrac sur les premiers passages techniques et les racines. Je perds pas mal de temps, mais ce n'est pas grave. Je ne suis pas venu faire un mais ça se passe bien à part deux trois épingles bien fermées à gauche (hein Pierre

)
Arrive la mythique montée du Brec. Tout ce que je projette dans ma tête depuis des semaines, voire des années est là devant moi. J’ai les larmes aux yeux. J’y suis et je vais aller au bout, j’en suis sûr. Devant et derrière moi, personne ne cause. Alors pour lâcher de la pression je lance un « belle balade hein les gars ! » , ça se marre et on échange quelques mots. L’ambiance est top et la vue imprenable. Le début de la descente est bien costaud. Il y a du monde en vrac et je passe les premières épingles à pied. Je demande pour passer, les gars s’écartent et c’est parti. Des marches, des cailloux partout, un peu d’expo. Ça tabasse bien mais le vélo avale tout. Je reconnais Paf qui en chie un peu (j’ai un doute si c’est dans le Brec ou plus loin ??). Courage gars ! J’ai la banane, cette descente est juste ENORME ! Je manque quand même de peu de m’en mettre une belle sur un enchainement de marches mais ça passe
Arrive le ravito d’Utelle. Y’a de la casse. Un mec boite, un autre a arraché son dérailleur, et c’est un festival de crevaisons. Comme je suis bien j’enchaine sans m’arrêter direction le Suquet où Fanny m’attend. Je termine la descente, une courte remontée et je passe la porte horaire avec 40 min d’avance. Fanny est à la sortie de la zone où je croyais trouver un ravito mais il n’y a rien. Merde, je n’ai plus beaucoup d’eau ! Mais si ! Un local a mis une planche sur des tréteaux et propose de l’eau et quelques barres. J’en profite, le remercie, un bisou (à Fanny hein

) et direction le col de Porte.
Roulage, portage, poussage… roulage, portage, poussage… roulage, portage, poussage… cette montée est interminable mais je gère. Je n’ai pas de coup de mou et les jambes vont bien. Je bois beaucoup, prends des morceaux de barre et des gels régulièrement. Arrive enfin un petit bout de descente qui fait du bien. Le chemin déboule sur la route et qui qu’est là ? Fanny qui m’attend au milieu d’un petit groupe de personnes. Ça me fait un bien fou et je termine l’ascension par la route. Avant le ravito deux voitures me rasent de très près à pleine balle. Je suis fou de rage et les insulte de tous les noms ces connards !!!
Je passe la PH 3 avec 1h30 d’avance. Je suis content et prends le temps de me ravitailler car je sais qu’il reste du lourd derrière. Un bisou et s’en suis un bon portage qui nous emmène sur une jolie crête. La vue sur une falaise grise striée d’ocre est superbe. La descente est géniale. Je lâche les freins et me fait bien plaisir. Je coupe les gaz en doublant un groupe de randonneurs à pieds

C’est bizarre de voir des marcheurs sur la trace d’une course, mais ce n’est pas une spéciale enduro. Y’a de la place pour tout le monde. Ils ont quand même dû bien galérer à surveiller les 500 vélos qui leur arrivaient dans le dos !!! La fin de la descente me rappelle la sortie dans le Diois faite il y a 2 semaines. Une belle trace en balcon (faut pas tomber…) sur un sol un peu fuyant. Le vélo vire tout seul avec un grip de fou. Putain c’est bon !!!
