Snif , il est parti mon beau Captain’ Troy , envolé dans les sables blonds des terres africaines ou dans les forêts profondes d’europe de l’est , en container avec des copains de mésaventures il est parti sans bruit et sans un petit mot . Me reviennent les longs portages , où nos dos se frottaient l’un contre l’autre , il se laissait porter indolent , grisé par les vents d’altitude , par les bruines et les nebbias pleines de surprises , et puis au sommet c’est à lui de jouer et à moi de tenter de le dominer sans brutalité , savourer ensemble ces moments particuliers tout en haut , les jambes et les bras encore un peu durcies par l’effort , je compte sur lui pour qu’il ne commette pas de fautes dans cette épingle gazeuse , dans cet enchaînement rapide gavé de cailloux roulants, qu’il me réceptionne bien sur ce kicker invisible , j’ai compté sur lui dans ces longues échappées en solo loin des hommes , près des ombres de la nuit , pas tomber ici , pas casser ici loin de tout , il n’a jamais cassé , jamais fuit , ne m’a jamais laissé au détour d’un chemin forestier, toujours présent , beau et efficace.
Oui je suis triste et heureux aussi de l’avoir roulé sur des singles gais et panoramiques , sur des épines et des pommes de pins craquantes , des grosses strates de calcaires , des racines luisantes chartrousines, des terres grises ou rouges sudistes. Content de ne pas l’avoir laissé au garage pour profiter de la boue mordorienne ou goûter la neige de Belledonne , on en a bien profité tous les 2 , peut être aura-t-il une autre vie aussi riche avec un jeune ado qui s’amusera à le cabrer et en wheeling traverser un village au fin fond de qqe part.
Salut mon bel aventurier noir et blanc , tu m'as procuré des rêves tout en couleurs !