On s'était lancé un défi avec Magdo, celui de ralier le Mézenc depuis Saint-Etienne.
Finalement, la logistique en a voulu autrement et nos petites familles nous ont déposé directement au pied du Mézenc. Nous devions les rejoindre à l'autre bout de l'Ardèche pour y passer 2-3 jours.
Le topo suivait globalement les GR7, GR42 et le parcours VTT de la Grande traversée de l'Ardèche.
J'ai troqué mon fat pour mon TS fraîchement remonté et avec le recul, je ne sais toujours pas si c'était la meilleure solution vu le terrain rencontré.
Départ du parking de la Croix de Pecatta. Il est un peu plus de 10h et nous commençons par une petite ascension du Mézenc qui nous a été vendu par deux CC comme "le plus bel endroit du monde".
Le début de la montée, en sous-bois est relativement aisée, si ce n'est qu'il faut franchir des rondins de bois tous les 15m, ce qui est usant quand on pense à la suite du programme. La suite est plus raide, on sort du bois et il faut gravir de grosses successions de marches: portage indispensable.
Bref, l'aller-retour là haut n'est qu'une formalité vite expédiée malgré les hordes de randonneurs qui convergent vers les sommets.
En direction du sud, on ne distingue pas encore notre objectif.
On descend donc plein sud d'abord par les grosses marches puis par un single en sous-bois bien ludique en direction du Cirque des Boutières. Je connaissais ce lieu mais à chaque fois, c'est une petite claque visuelle.
On continue pendant un bon moment à travers les sucs.
Derrière, notre point de départ commence à s'éloigner.
Je sais qu'il faut être vigilant car c'est par là que j'ai déniché sur l'IGN un sentier qui semble sauvage et qui serpente entre les sucs et qui évite une longue portion de route empruntée par le GR.
Bon, l'entrée est presque refermée...on se lance quand même et ça passe. Le coin est superbe et effectivement sauvage, on s'attend à croiser des troupeaux de bisons dans ces belles clairières herbeuses au pied des sucs (pas de photos ).
On a un peu de mal à naviguer par endroits, le sentier ni marqué, ni emprunté et je manque m'empaler le bras en roulant dans les buissons à l'aveugle.
On rejoint enfin un carrefour et on se laisse glisser jusqu'à Sainte-Eulalie où on trouve in extremis un casse-croute en naviguant de la boulangerie au magasin de produits locaux juste avant la fermeture.
On a parcouru 16km...en 2h...
Il faut dire que le sol est relativement exigeant depuis le début, je m'attendais à du plus roulant.
Bon, c'est trop tôt pour parler d'échec, patés et fromages engloutis, on reprend notre route.
On roule d'abord sur les plateaux, entre les champs vallonnés puis dans la forêt. Là encore, on a peu de points de repères et on a l'impression de ne pas avancer sur un terrain bien défoncé par les orages du début d'été. J'essaye de mettre un peu de rythme dans les portions plus roulantes pour gagner un peu de temps.
Bref, 20km plus loin, on emmerge enfin de la fôret et on se remotive en mesurant le chemin parcouru même si on est toujours pas à mi-parcours.
La traversée se poursuit en direction du col de la Chavade où l'on doit couper la RN102.
Il est tard par rapport à l'objectif fixé, on a mis 5h pour faire 45km soit la moitié du parcours, mais je sais qu'à partir de là, le profil sera plus descendant et surtout les montées/descentes seront plus longues et efficaces, ce qui sera plus facile pour la gestion de l'effort.
On traverse un des nombreux champs d'éoliennes qui ornent le plateau.
Puis on plonge sur l'auberge de Bez. Là encore le single prometteur sur le papier a été bien ravagé par les orages et le sol est jonché de pavasses roulantes et tranchantes dans une belle pente. Heureusement on aura tout de même droit à une petite traversée en balcon plus plate et panoramique.
Petite pause à l'auberge pour boire un truc frais et remplir les poches à eau avant d'attaquer un beau poussage/portage dans lequel on double des randonneurs. Ça remotive, on ne doit pas tant se trainer que ça. Arrivés en haut, on décide de fêter ça en sacrifiant un fromage de chèvre.
La descente qui suit, sur Loubaresse est là aussi très pierreuse et technique par endroits. J'arrive à tirer mon épingle du jeu grâce à mon habitude du tout rigide pas encore perdue et je m'y amuse malgré tout même si je regrette mon choix de vélo.
Au loin, notre objectif se détache enfin sur le ciel.
Je remballe une nouvelle fois l'appareil pour un long moment en forêt avec de la jonction sur piste/chemin puis un single sympa qui remplace un chemin complètement raviné et qui se trouve maintenant 2m sous le niveau du sol.
On ressort enfin!
On est maintenant au bord du plateau, on va commencer notre descente finale.
Petit coup d'oeil derrière sur ce que l'on vient de traverser:
Et regard en direction de la fin
Plus qu'à se laisser glisser vers la maison!
Fort heureusement, on a été plus rapide sur la fin et on boucle en 9h20 nos 86km, pauses comprises.
J'ai bien aimé ce format de sortie, différent de ce que je fais d'habitude...c'était la première fois que je faisais autant de km d'ailleurs. Par contre, j'ai été surpris par la "difficulté" des chemins, globalement peu roulants et cassants. Je m'attendais à de la piste en bon état mais c'était rarement le cas. J'ai aussi été un peu déçu de passer autant de temps en forêt sans vue mais comme dirait l'autre "la montagne commence là où les arbres s’arrêtent".
La gestion de l'effort est aussi bien différente d'une sortie montagne pyramidale avec le même D+ en deux ou trois fois moins de distance mais j'ai bien aimé.
Ne reste plus qu'à planifier la première partie du parcours maintenant.
Topo "retour au TS": finalement, j'ai eu de bonnes sensations sur ce vélo, j'ai été bluffé comme un débutant par la capacité du vélo à gommer les obstacles à grande vitesse. Sur les obstacles fixes comme les pierres plantées et racines, c'est redoutable mais sur les obstacles mobiles, c'est instable. Bref, tout le contraire du fat.
Ça filtre aussi beaucoup moins bien les petits chocs/vibrations, ce qui est désagréable quand on a plus l'habitude.
C'est plus facile à emmener quand on est fatigué, y'a pas photo. Les changements d'allure sont moins énergivores.
C'est moins ludique mais plus efficace, pour les grosses sorties c'est aussi moins énergivore.