Strava est passé par là, les mauvaises habitudes de balancer une trace et trois photos et puis basta... Mais un CR en bonne et due forme de temps en temps ça ne fait pas de mal.
Acte 1: Sans enfant!
Les marmots sont casés dans le sud-ouest, Isa est encore au boulot, il faut que je trouve de quoi m'occuper. Comme d'habitude je m'y prends au dernier moment pour trouver des compagnons de sortie. D'un côté Pedro me parle d'un plan qui se monte autour du Pelvo d'Elva qui démarrerait le dimanche matin, de l'autre les MarcoYo ont envoyé leur H. en colo et sont dispos: Bingo. L'idée est de profiter du week-end entre parents démissionnaires en Maurienne puis de rejoindre la clique le lundi dans le Val Maïra pour finir le raid.
Dans la pile des topos à faire qui croît plus vite qu'elle ne décroît, figure depuis longtemps le Barbier. Peu de portage, roulage panoramique, descente accessible, tout est coché pour une belle sortie. Petit moment de solitude sur le parking au moment où je me rends compte que j'ai oublié mon sac à dos... Pour ce week-end ce sera banane-bidons, pour le reste du trip, je piquerai celui d'Isa.
La journée est à la hauteur de nos attentes, papotage dans la montée, tempête de ciel bleu, ambiance fleurie, portage pas si désagréable. La descente est un peu sale par endroit mais c'est histoire de faire la fine bouche. Fin d'après midi, glace à Aussois, apéro face à l'Aiguille de Scolette.
Le lendemain on change notre fusil d'épaule, on laisse tomber Roche Jaille pour aller découvrir le Mont Froid. Montée agréable en face nord, jolie traversée en balcon avant l'Erellaz, pique-nique fleuri puis long travers montant sur sentier jusqu'au col de Sollières.
Rapide portage puis quelques tours de roues nous amènent sur ce superbe promontoire du Mont Froid. On comprends vite l'intérêt que les militaires ont pu voir à positionner leur fort ici: la vue est imprenable. Dégringolade jusqu'à Bramans en passant par les chalets du Jeu. Quelques passages effectivement un peu ravinés sous le col de Sollières et un léger manque de passage mais rien de bien grave. La traversée est magnifique et la dernière descente s'avale goulûment. Tout le monde avait la banane en arrivant en bas.
J'abandonne tout le monde après avoir partagé une aranciata amara sur le parking de Bramans pour me mettre en route en direction de l'Ubaye.
Acte 2: Transit
Le plan initial était de retrouver la clique partie autour du Val Maïra au refuge du Meleze en passant par le col Longet et la tête de la Blanche. Mais la météo en décidera autrement: des trombes d'eau me réveillent au col de Larche, Pedro me confirme qu'ils passent la journée à Campo Base et revoient le programme. Il devient beaucoup moins rentable de m'engager dans la traversée en direction de Meleze, d'autant plus que la pluie dans la vallée s'est transformée en neige en altitude. Je me résous donc à des boucles à la journée, en solo au départ de Saint Paul sur Ubaye. Je passe le reste de la journée à éviter les averses à Barcelonette, à refaire le plein de nourriture et à trouver de la lecture. Puis je remonte la vallée pour poser le fourgon au camping de Saint Paul.
Acte 3: en Solo
Le mardi ce sera donc un tour des Rochers de Saint Ours. Départ 8h15 du camping, montée tranquille sur route jusqu'à Fouillouse puis bonne piste avant un court portage. La traversée en direction du col de Mirandol est magnifique, dans des alpages fleuris, sans personne alentour.
Dégringolade d'une traite jusqu'à Saint Ours, remplissage de bidons avant d'attaquer la remontée en direction des Batteries de Viraysse. Pouvoir déboucher à près de 2900m sans avoir à pousser le vélo est particulièrement appréciable. Au sommet j'ai le plaisir de rencontrer porte ouverte: les bénévoles de l'association qui a racheté les murs de la batterie et se charge de la restauration de celle-ci sont présents et me font faire une visite du lieu. Un regard sur ce passé pas si lointain et sur le quotidien particulièrement rude de ces jeunes gens qui passaient tout l'hiver là-haut. De nouveau, l'emplacement de ce poste avancé ne doit rien au hasard et la vue depuis de le sommet fait le bonheur des promeneurs qui s'y hissent.
Redescente sur le col de Mallemort puis très beau travers sous la Meyna. Merci Phil'Ô d'avoir été voir là haut, car de loin cela ne semble pas très engageant. Rapide remontée au Col du Vallonet avant d'entamer la descente rive gauche de la Baragne.
Quelques jolis passages un peu plus techniques sur le haut, un belle enchainement de courbes rapides sur de la gravette puis quelques mètres perdus sur une piste me ramènent à l'intersection avec le GR6. Petit travers dans les près puis bel enchainement jusqu'à l'Ubaye.
Il est 15h, un bouquin, une bière et un sachet de cacahuètes et la fin d'après-midi glisse doucement.
Mercredi, rebelote, Pedro et consort rentrent sur Fouillouse par le col de Gypière, j'espère pouvoir les croiser là-haut. Les efforts de la veille se font un peu sentir, et je me sens nettement moins fringant dans la montée au pas de la Couletta.
Je retrouve avec amusement un petit groupe de randonneurs croisés à deux reprises la veille. On échange un peu, puis je m'engage dans le travers en direction du Lac des 9 Couleurs: roulage pour le moins haché dans la moraine jusqu'à retrouver le sentier qui monte depuis le refuge.
Petit névé mal aisé sous le col et je peux admirer le versant italien. Pour le moment, pas de cyclistes en vue. Il reste quelques traces de la neige de lundi sur la Tête de la Fréma, j'attends la redescente de quelques randonneurs pour en savoir un peu plus: le sentier est dégagé dans l'ensemble, c'est parti. Au sommet un petit groupe de germanophones me fait part de sa désapprobation de me voir ici avec le vélo, mais je dois avouer que cela aura été les seuls mots négatifs de la part de randonneurs de l'ensemble de ces 5 jours. Pour le reste, étonnement, curiosité, encouragements teinté parfois d'une pointe d'envie mais toujours beaucoup de bienveillance.
Belle descente depuis la Tête, avec une ambiance qui ne laisse pas indifférent: pas de difficulté majeure mais de la pente. Une fois revenu au col, toujours pas de cycliste de vue.
Je me cale un moment à l'abris du vent mais finis par amorcer la redescente. Pause prolongée au refuge, histoire de boire un coup, manger un morceau, discuter avec les randonneurs de passage. Et puis arrive LA descente, 30 minutes non stop de pur plaisir VTT, varié, ludique: clairement une si ce n'est la meilleure descente VTT que j'ai pu faire. En arrivant au camping, SMS de Pedro: on est en haut de la Fréma. Pour le roulage de groupe, je reviendrai!
Epilogue:
En fin d'après-midi Pedro me rejoint au camping, rapide topotage et on tombe d'accord sur un petit topo rapide à la demi journée histoire de ne pas rentrer trop tard. On jette notre dévolu sur ces contreforts du Grand Berard. Début de montée paisible sur une belle piste forestière 200 derniers mètres de D+ sur le sentier pour lesquels il faut s'employer un peu et on arrive déjà à la très jolie cabane ONF. Vue imprenable, fontaine et prairie fauchée. De nouveau une très belle descente qui passe à toute vitesse et il est déjà l'heure de rentrer.
En conclusion, ce petit aperçu de l'Ubaye appelle à y revenir, pour aller découvrir d'autres sentiers ou bien partager les pépites déjà parcourues.