[10/06/18] Raid VTT GM 2018
Posté: 12 Juin 2018 16:58Salut à tous,
Un petit retour de mon raid VTT de dimanche dans les Monts d'Ambazac ... qu'entends-je : "c'est où ça ?"
C’est au Nord de Limoges ;)
Normalement, là comme 95% des vttistes (les 5% restants sont les vttistes de Limoges), vous vous dites : « c’est plat là-bas ! » (dédicace à Ghibbon mon partenaire de kiné qui fait partie des 95%)
En fait pas vraiment, et tous les ans, un raid vtt marathon est organisé par le club local : la Granit Montana.
Un pote qui s’y est inscrit pour la 2ème année m’appelle il y a 15j. « roro, t’est chaud » … euh, pas vraiment. Pas de grosses sorties cette année, même si je m’entretiens et essaye de garder la forme (vtt, trail, velotaf).
« Allez go !!! au fait go pourquoi ????? »
Et là Ouch, mais ce n’est pas vraiment plat là-bas : raid chronométré de 75 Kms et 3200 de D+ et 1 565 234 bosses (on laisse de côté la version 100kms, elle n’est pas chronométrée )
La météo depuis le lundi annonce en continu un dimanche nuageux mais sans averse. Le retour des locaux qui balisent annonce un terrain au top.
Go, je reste en semi slick à l’arrière et en magic mary à l’avant. Le duo de l’été !
Arrivée samedi après-midi : 27°, soleil qui cogne, short et bar à bières. Ouahou ça s’annonce bien.
Samedi 22h30 : « c’est quoi cet orage de malade » --- Dimanche 06h00 : « cool, l’orage vient de s’arrêter… crotte mon semi slick !!!! »
Dimanche 06:59:57 : « 3, 2, 1, partez ». Je suis en 1ère ligne avec les fusées … qui font le championnat du monde de marathon, des abonnés au championnat marathon France, et des élites également. Même pas peur, j’ai un semi slick et un short.
Je suis parti un peu fort pour rester dans le gros groupe de devant afin d’éviter les bouchons de peloton.
Et là c’est le démarrage d’un looonnggg combat. Le terrain est dans un état affreux, l’orage de la veille a ruiné les singles aussi bien en montée qu’en descente.
Ce démarrage me fera explosé le cardio. Mon choix stratégique de pneu arrière
va s’avérer stratégique pour me cramer les cuisses dans chaque montée en luttant contre les glissades continues. Merci MeteoFrance. En descente, ça sera la même, un jeu d’équilibriste à tout instant qui me vaudra un vol plané vers le 10ème km sur une dalle rocheuse.
Plus de peur que de mal. Fixation de gps pétée qui me vaudra un arrêt au 1er ravito pour une réparation de fortune, et des places perdues. Frein arrière redressé en roulant …
Ce début calamiteux, difficile, où j’ai tenté de limiter la casse me poussera presque à abandonner 2 fois aux bifurcations de la rando 55kms. Les singles en descente transformées en mousse au chocolat étaient même impraticables à pieds, me valant 2 belles glissades avec empalement sur le VTT. Les chutes se généralisaient pour l’ensemble des coureurs.
4h de course, le dénivelé et les bornes montent doucement, je m’accroche tout de même avec pour seul objectif d’être finisher et en espérant ne pas dépasser le top 150 … Au vu de ma moyenne, et d’un calcul mental archaïque entre 2 singles, ça tire sur 9-10 h de course …
Après 11h00, je ressens un regain de forme avec un cardio qui a finalement encaissé la première partie de course et des jambes toujours présentes, le soleil réapparaît, on bascule sur une face mieux exposée, et le plaisir revient. Les singles sont en meilleur état, et deviennent + techniques. A la montée, faut s’arracher, les singles sont épuisants.
Le plaisir grandit, plus de place à l’abandon, je passe le grand plateau, ….ah non merde, j’en ai qu’un
. Je décide de ne plus regarder le compteur et d’enquiller pour rentrer dans la phase où ça devient difficile pour la majorité, moi y compris. Je reprends des places. Des 1ers abandons se proclament. Dans les descentes, je rattrape le 55km rando qui est revenu sur le parcours course : quelques énervements sur certains champions qui ne me laisseront pas passer malgré le gros écart de niveau, ce que je me suis interdit de faire depuis le début avec les concurrents du 75. Un vttiste AE me bloquera dans plusieurs descentes pour me distancer dans chaque remontée, jusqu’à ce que je lui gueule dessus lorsqu’il faillit me faire passer par-dessus lui en s’arrêtant net en bas d’une descente.
J’enchaîne les singles, chapeau bas aux traceurs, il n’y a quasi pas de route et très peu de pistes, même si je regrette quelques descentes sur pistes … mais liaison oblige.
Par surprise, la course emprunte le bike parc local (très bien réalisé) avec un enchaînement de descentes (bleues et rouges, flow, passage de rochers), et qui dit descentes, dit montées. Je me tire la bourre avec un vttiste de Lyon, et arrive à le passer dans l’une des longues remontées du bike parc.
Je me sens toujours bien, on est dans les 6-6h30 de course. Je me suis arrêté juste ce qu’il fallait aux 2ème et 3ème ravitos, bien garnis sans fioriture. Je continue à reprendre des places. Certains coureurs partis sûrement trop fort, sont passés en mode zombis et visages fermés.
4ème ravito/64ème kms : l’organisme est attaqué. Faut refaire les batteries (ah, je n’ai pas précisé, les VAE sont interdits sur le 75 chrono). Plusieurs vttistes sont à terre, au bout d’eux-mêmes. Tout le monde parle des conditions météo. L’orga annonce 12 kms restant.
Certains passages deviennent assez techniques, dans les rochers, passages de marches, … beaucoup de monde à pieds. Je m’oblige à rester sur le bike, et à ne rien lâcher
L’arrivée sur l’étang de Jonas se profile, je suis chassé par 2 concurrents mais en aperçoit un autre devant moi au loin. Je me force à baisser les pignons et à prendre des risques dans les ultimes descentes.
Sprint final, à 20m de la fin pour passer 1 concurrent au forceps, celui j’avais en visu depuis 1 moment.
8h28 (dont environ 25 min. de pauses) – 74.2kms – 3218 m de D+
63ème au scratch général sur 213 partants (je pense 62ème, vu qu’il est à 1 sec de moi, et que je l’ai passé au sprint).
15ème Master 2
Environ 90 abandons, ouch !
Pour mettre en relief la difficulté : Le 1er finit en 5h45 (membre du team France marathon), le 2ème en 6h (merida bike France).
Finalement, 2j. après, ce raid est pas mal du tout. Cela reste un raid vtt marathon, ce n'est ni de l'enduro, ni du xc roulant.. Le parcours est à 90% en single, et doit comporter au max 500m de route.
Alors, oui, c'est pas de la haute montagne (ça n'a rien à voir avec la Meije par exemple), et le profil du parcours filerait des caries à un requin. Pacemaker obligatoire
Mais pour ceux qui aiment l'effort, le plaisir vtt et l'esprit course, il reste vraiment sympa. Pas hyper technique, mais difficile. Avec le soleil et un terrain + sec, il dot être encore + fun.
Un petit retour de mon raid VTT de dimanche dans les Monts d'Ambazac ... qu'entends-je : "c'est où ça ?"
C’est au Nord de Limoges ;)
Normalement, là comme 95% des vttistes (les 5% restants sont les vttistes de Limoges), vous vous dites : « c’est plat là-bas ! » (dédicace à Ghibbon mon partenaire de kiné qui fait partie des 95%)
En fait pas vraiment, et tous les ans, un raid vtt marathon est organisé par le club local : la Granit Montana.
Un pote qui s’y est inscrit pour la 2ème année m’appelle il y a 15j. « roro, t’est chaud » … euh, pas vraiment. Pas de grosses sorties cette année, même si je m’entretiens et essaye de garder la forme (vtt, trail, velotaf).
« Allez go !!! au fait go pourquoi ????? »
Et là Ouch, mais ce n’est pas vraiment plat là-bas : raid chronométré de 75 Kms et 3200 de D+ et 1 565 234 bosses (on laisse de côté la version 100kms, elle n’est pas chronométrée
)La météo depuis le lundi annonce en continu un dimanche nuageux mais sans averse. Le retour des locaux qui balisent annonce un terrain au top.
Go, je reste en semi slick à l’arrière et en magic mary à l’avant. Le duo de l’été !
Arrivée samedi après-midi : 27°, soleil qui cogne, short et bar à bières. Ouahou ça s’annonce bien.
Samedi 22h30 : « c’est quoi cet orage de malade » --- Dimanche 06h00 : « cool, l’orage vient de s’arrêter… crotte mon semi slick !!!! »
Dimanche 06:59:57 : « 3, 2, 1, partez ». Je suis en 1ère ligne avec les fusées … qui font le championnat du monde de marathon, des abonnés au championnat marathon France, et des élites également. Même pas peur, j’ai un semi slick et un short.
Je suis parti un peu fort pour rester dans le gros groupe de devant afin d’éviter les bouchons de peloton.
Et là c’est le démarrage d’un looonnggg combat. Le terrain est dans un état affreux, l’orage de la veille a ruiné les singles aussi bien en montée qu’en descente.
Ce démarrage me fera explosé le cardio. Mon choix stratégique de pneu arrière
va s’avérer stratégique pour me cramer les cuisses dans chaque montée en luttant contre les glissades continues. Merci MeteoFrance. En descente, ça sera la même, un jeu d’équilibriste à tout instant qui me vaudra un vol plané vers le 10ème km sur une dalle rocheuse.Plus de peur que de mal. Fixation de gps pétée qui me vaudra un arrêt au 1er ravito pour une réparation de fortune, et des places perdues. Frein arrière redressé en roulant …
Ce début calamiteux, difficile, où j’ai tenté de limiter la casse me poussera presque à abandonner 2 fois aux bifurcations de la rando 55kms. Les singles en descente transformées en mousse au chocolat étaient même impraticables à pieds, me valant 2 belles glissades avec empalement sur le VTT. Les chutes se généralisaient pour l’ensemble des coureurs.
4h de course, le dénivelé et les bornes montent doucement, je m’accroche tout de même avec pour seul objectif d’être finisher et en espérant ne pas dépasser le top 150 … Au vu de ma moyenne, et d’un calcul mental archaïque entre 2 singles, ça tire sur 9-10 h de course …
Après 11h00, je ressens un regain de forme avec un cardio qui a finalement encaissé la première partie de course et des jambes toujours présentes, le soleil réapparaît, on bascule sur une face mieux exposée, et le plaisir revient. Les singles sont en meilleur état, et deviennent + techniques. A la montée, faut s’arracher, les singles sont épuisants.
Le plaisir grandit, plus de place à l’abandon, je passe le grand plateau, ….ah non merde, j’en ai qu’un
. Je décide de ne plus regarder le compteur et d’enquiller pour rentrer dans la phase où ça devient difficile pour la majorité, moi y compris. Je reprends des places. Des 1ers abandons se proclament. Dans les descentes, je rattrape le 55km rando qui est revenu sur le parcours course : quelques énervements sur certains champions qui ne me laisseront pas passer malgré le gros écart de niveau, ce que je me suis interdit de faire depuis le début avec les concurrents du 75. Un vttiste AE me bloquera dans plusieurs descentes pour me distancer dans chaque remontée, jusqu’à ce que je lui gueule dessus lorsqu’il faillit me faire passer par-dessus lui en s’arrêtant net en bas d’une descente.J’enchaîne les singles, chapeau bas aux traceurs, il n’y a quasi pas de route et très peu de pistes, même si je regrette quelques descentes sur pistes … mais liaison oblige.
Par surprise, la course emprunte le bike parc local (très bien réalisé) avec un enchaînement de descentes (bleues et rouges, flow, passage de rochers), et qui dit descentes, dit montées. Je me tire la bourre avec un vttiste de Lyon, et arrive à le passer dans l’une des longues remontées du bike parc.
Je me sens toujours bien, on est dans les 6-6h30 de course. Je me suis arrêté juste ce qu’il fallait aux 2ème et 3ème ravitos, bien garnis sans fioriture. Je continue à reprendre des places. Certains coureurs partis sûrement trop fort, sont passés en mode zombis et visages fermés.
4ème ravito/64ème kms : l’organisme est attaqué. Faut refaire les batteries (ah, je n’ai pas précisé, les VAE sont interdits sur le 75 chrono). Plusieurs vttistes sont à terre, au bout d’eux-mêmes. Tout le monde parle des conditions météo. L’orga annonce 12 kms restant.
Certains passages deviennent assez techniques, dans les rochers, passages de marches, … beaucoup de monde à pieds. Je m’oblige à rester sur le bike, et à ne rien lâcher
L’arrivée sur l’étang de Jonas se profile, je suis chassé par 2 concurrents mais en aperçoit un autre devant moi au loin. Je me force à baisser les pignons et à prendre des risques dans les ultimes descentes.
Sprint final, à 20m de la fin pour passer 1 concurrent au forceps, celui j’avais en visu depuis 1 moment.
8h28 (dont environ 25 min. de pauses) – 74.2kms – 3218 m de D+
63ème au scratch général sur 213 partants (je pense 62ème, vu qu’il est à 1 sec de moi, et que je l’ai passé au sprint).
15ème Master 2
Environ 90 abandons, ouch !
Pour mettre en relief la difficulté : Le 1er finit en 5h45 (membre du team France marathon), le 2ème en 6h (merida bike France).
Finalement, 2j. après, ce raid est pas mal du tout. Cela reste un raid vtt marathon, ce n'est ni de l'enduro, ni du xc roulant.. Le parcours est à 90% en single, et doit comporter au max 500m de route.
Alors, oui, c'est pas de la haute montagne (ça n'a rien à voir avec la Meije par exemple), et le profil du parcours filerait des caries à un requin. Pacemaker obligatoire
Mais pour ceux qui aiment l'effort, le plaisir vtt et l'esprit course, il reste vraiment sympa. Pas hyper technique, mais difficile. Avec le soleil et un terrain + sec, il dot être encore + fun.
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