Boucle 2
Je passe finalement 30 à 45 minutes à Olargues avant de partir sur la boucle 2. A ce moment, je me sens encore frais comme un gardon et je me dis que c'est une bonne chose d'avoir fonctionné à l'économie jusqu'ici comme la suite est longue et que de toute façon la première boucle est de fait 'banalisée' puisqu'il est impossible de vraiment faire une perf' en SP à cause des bouchons. Je pars plein de confiance et d'énergie.
SP4: Montahut
C'est là que tout bascule, ou plutôt que tout commence Le début de la montée (qui fait quand même 900m au total et qu'il faudra remonter pour la SP5) est pépère sur une route visiblement fermée à la circulation. Toujours en mode éco, je monte au train en discutant avec fafou et ses collègues. A mi-chemin, la route se transforme en une sorte de chemin passé au buldozer où la montée sur le vélo devient impossible => portage/poussage rude. Je commence à sentir quelques signes de fatigue dans les jambes mais rien d'alarmant. Arrivé en vue du sommet, c'est portage obligatoire sur un relief typé montagne. Là encore, tout va bien, même si la fatigue arrive tout doucement. Arrivé au sommet, qui est aussi le départ de la SP, le vent souffle fort et je prends 5-10 minutes pour récupérer de la montée avant de me lancer dans une descente qui s'annonce terrible...
Terrible est un bien faible mot pour ce qui a suivi! Je n'ai tout simplement jamais autant souffert sur un vélo. Le début de la SP est typé montagne avec des épingles et quelques franchissements. Je ne m'en rends pas compte, mais je suis déjà en train de me cramer à essayer d'aller trop vite. J'arrive déjà essoufflé sur la partie dans les bois et cassante... Au bout de deux minutes de marteau-piqueur, je n'arrive littéralement plus à tenir le guidon: j'ai les mains qui tremblent, glissent du guidon et je pars systématiquement en avant sans pouvoir me rééquilibrer. J'ai les épaules et les triceps en feu, je n'arrive plus à diriger le vélo et je me fais balader comme un débutant. J'ai le dos raide, les pieds crispés, je respire mal. Le reste de la descente (c'est à dire encore une vingtaine de minutes) est un cauchemar. Je suis obligé de freiner comme je n'arrive plus à tenir les trajectoires; comme je freine je subis le terrain et j'ai de plus en plus mal aux mains et aux bras. Impossible de lâcher les freins, comme il faut faire dans le cassant: je n'ai tout simplement pas la capacité physique de tenir le vélo. J'arrive en bas explosé comme jamais. Pour moi, réussir à descendre sans chute et sans poser le pied est un exploit compte tenu de mon état physique dans cette descente.
SP5: Bardou
Après une bonne pause pour retrouver des sensations dans les mains (qui tremblent littéralement et sont tétanisées: le simple fait de plier les doigts est une torture), c'est reparti pour la grosse montée bis. Sur la route, ça roule, mais j'ai plus de mal qu'au premier passage. La partie poussage-portage est vraiment pénible et je me sens très fatigué. Arrivé en haut, je fais la liaison en compagnie de fafou sur une pistasse qui semble infinie. On arrive enfin à la SP5: elle est annoncée comme encore plus cassante que la précédente, et surtout plus longue Intérieurement c'est un peu la déconfiture mais je me dis que ça va le faire: j'ai retrouvé des sensations par rapport au bas de la SP 4 et je me dis qu'en partant à l'économie ça devrait le faire. Une chose m'inquiète néanmoins: on me prévient qu'au niveau des portes horaires on n'a pas énormément de marge Donc, il faut y aller!
Comme la SP4, la 5 est une tuerie... pour qui a les moyens physiques de l'apprécier Encore une fois, mon corps est à l'agonie après moins de 5 minutes de ride. J'ai les mains qui n'arrivent plus à tenir le guidon, le dos tellement raide que je n'arrive plus à placer correctement la roue arrière. C'est d'autant plus rageant que j'ai encore toute ma lucidité: je fais mon premier OTB de la course sur une épingle T2 quasiment à l'arrêt par manque de vigilance Le corps ne répond plus. C'est dur, très dur, mais un peu moins que la précédente SP. J'arrive en bas complètement explosé, mon corps à l'agonie et avec le sentiment de passer complètement à côté de la course.
SP6: l'Urbaine
Le retour à Olargues se fait par une voie verte qu'il faudra ensuite emprunter dans l'autre sens, puis encore une fois au retour 5 bornes qui permettent de récupérer mais malheureusement le physique est atteint: j'ai mal aux épaules, aux bras (triceps surtout) et surtout aux mains. Arrivé à Olargues, pas le temps de traîner: il reste 45 minutes pour faire la dernière SP de la boucle 2. Je monte directement à l'église (pédalage puis portage un peu pénible entre les maisons). Là-haut, le gars me dit qu'il reste 10 minutes pour boucler Je me lance donc illico, le coeur n'ayant même pas eu le temps de ralentir après le portage. La SP 6 est très courte, heureusement, mais je trouve le moyen d'accrocher le genou contre un mur dans l'escalier en épingle juste avant l'arrivée sur la place du village et c'est la deuxième chute au ralenti... J'enrage. Je finis la boucle 2 complètement HS, à 5 minutes de la clôture de la porte horaire et déçu par mon incapacité à rouler ne serait-ce que correctement sur les 3 dernières SP.