Raid Vauban 2013 week-end exceptionnel.En 2012 j’avais adoré le parcours du raid avec du ludique, du technique, de l’expo sans tomber dans l’extrême, peu de passage T4+, en mode rando j’avais passé la porte horaire de justesse.
En 2013 j’ai réussi à motiver un CC Pierre69 dans la courte aventure. Pierre ayant bien roulé tout l’hiver et le printemps se sentait prêt à affronter le parcours.
Samedi matin départ tranquillou de Lyon pour arriver en début d’aprem à Guillestre, vite vite on pose nos affaires en 5/7 pour monter à Risoul station.
En effet autant exploiter le week-end au maximum et monter sur les crêtes pour faire la fameuse descente de l’homme de Pierre sur Guillestre 1400 mètres de D- sur sentier exclusivement.
On croise Pierrot qui me dit waa tes roues pas trop fragiles ? je réponds je ne sais pas mais j’ai déjà du jeu dans les roulements. Pierrot m’aura-t-il porté la poisse …mais nan.
Avec Pierre on monte à petit rythme sur les crêtes à 2300 mètres où Pierre devient l’homme de Pierre.
Quelques névés passés on attaque la descente.
Toujours magnifique la vue sur les vallées en bas, pas de bonnes sensations dans le vélo quand j’attaque dré dans le pentu, j’espère le grand mieux le lendemain.
Une fois en bas on va retirer les dossards à Guillestre, surprise en plus du repas du dimanche, on a une paire de chaussette de bonne qualité offerte, sympa ! (le prix du raid est vraiment correct vu l’organisation).
Lendemain matin ma femme nous monte au départ à la station (merci encore à elle), Pierre comme d’hab arbore la banane, moi plus circonspect vu mes sensations de la veille.
On se place sur la grille dans les derniers avec les gre vététistes, on dit bonjour aux têtes connues, puis le départ est donné.
La tête de course part comme des balles, puis nous suivons sur de la piste à rythme moyen, sans forcer j’en double quelques un puis je lâche Pierre. Arrivé en haut, la première descente herbeuse et humide me montre la difficulté de certains en descente, je passe quelques gars puis la descente devient boueuse et monotrace, impossible de doubler, j’entends un « gauuuuche » derrière moi, je ne bouge pas et lui dit attend t’as pas la place, le mec est pas content, je lui dit *^$%§ puis il me passe au forcing ainsi que 2 autres et reste dans la file qui bouchonne, et continue à râler. A la remontée suivante sans forcer on est 10 à lui passer devant … mais ça y est je m’étais énervé le ton était donné.
Poussage puis remontée par la piste avec Brik on papote, et on continue à monter sur du monotrace de montagne jusqu’au col de la scie magnifique et pentu, là les jambes sont là quelques raidillons où beaucoup sont à pieds moi j’enroule sur le 34. Je gagne des places. Arrivée au col c’est magique on bascule de versant. Petite pause de 30 secondes, je laisse Brik qui attend ses potes et qui me dit régale toi car il connaît la descente. Et quelle descente !
Sur du sentier aérien un peu expo et très étroit, les épingles s’enchainent pif paf,
un semi-rigide devant moi descend à la même vitesse, je suis maladroit mais ça passe avec quelques touchettes, puis il est à la faute et me laisse passer. Puis 2 vélos arrivant beaucoup plus vite me demandent à passer et repartent quasiment 2 fois plus vite que moi, là je comprends bien que je pilote comme un pied aujourd’hui. Avoir été obligé de changer de fourche et de roue avant juste avant le raid se paye maintenant.
Le sentier continue toujours aussi pentu mais plus rectiligne, et j’entends une voix connue, c’est Pierre et son YT 160 qui me rattrape, oulà ça me réveille du coup je relance et reste devant, puis sur un appui dans le sol très très meuble et épineux de la forêt je pars en sucette. Je me relève facilement je l’avais senti arriver, la potence est de traviole, je continue avec Pierre qui me dit s’éclater dans les singles toujours la banane au coin des lèvres.
On remonte un peu en roulant tous les deux, puis je dis à Pierre de filer, je dois m’arrêter redresser la potence. Enervé de perdre du temps bêtement je remonte sur le vélo bien décidé à rattraper mon retard si je veux espérer améliorer mon temps de 2012. Là ça redescend et le terrain devient cassant, cassant comme j’aime, mais putain ce vélo je ne le sens pas il pèse une tonne aujourd’hui et n’est pas stable, je subis trop. Je descendais mieux avec le pizza à la Garoutade en février, je m’amusais quoi !
Je double quasiment personne mais on me double des 29, des 26 putain c’est quoi ce bordel ! pourtant je continue à descendre toujours en lâchant de plus en plus les freins, ralentissement, passage à pieds, ça repart et non !
Là c’est l’ OTB dans la pente au bord du pierrier, je roule, mais le vélo aussi 15/20 mètres plus bas.
J’entends des voix venant d’en haut (du sentier) qui me demandent si ça va. Je reprends rapidement mes esprits, je ne sens pas de gros bobos apparemment, et on me dit bouge pas on va chercher ton vélo. Ah oui mon vélo je descends de plusieurs mètres, les pierres roules, et je porte mon vélo plus inquiété par son état que par le mien.
On me tend la main pour remonter, je vois Brik et d’autres arrêtés pour m’aider,
c’est vraiment très bon esprit le Vauban !!!
Je regarde le vélo, il me faut remplacer mon câble de gravity dropper, je perds du temps, la roue avant est bien voilée ça tourne mais ça m’énerve ! je continue à m’énerver contre moi-même.
Besoin de re régler les leviers qui ont bougé et je repars dans une descente finale qui s’adoucit, l’envie d’abandonner m’étreint, sachant que je pourrais pas améliorer mon temps et que je l’ai déjà terminé, rien à prouver, en plus mal au genou gauche qui a tapé et qui a déjà été opéré, peux pas forcer.
Je rejoins des passages connus de 2012 à flanc de forêt, et les randonneurs du Vauban, qui tout frais (pas comme moi couvert d’ecchymoses) m’encouragent.
Je remonte à Guillestre et au ravito je demande s’il y en a beaucoup devant on me dit que je suis dans le milieu, hein
après tout ce temps perdu.
Ca me remotive un peu et je repars à rythme diesel à l’assaut du Mont dauphin qui est magnifique, l’an passé, il y avait plein de gens qui nous encourageait.
Avant d’y arriver le passage obligé par les gorges et autres falaises d’escalades ou l’on trouve des sentiers bien techniques avec de nombreux franchissements en haut et en bas, trop bien, en plus on roule à 3 et je mène la danse.
Arrivé au pied du fort, à part 3-4 vététistes du raid et le soleil qui te cogne très fort sur la tronche à l’approche de midi personne, c’était mort, les raidillons épinglus passent facilement pas trop mal aux jambes, mais mal au genou et je ne peux plus rien avaler, je grappille quelques places mais c’est dur c’est dur.