Du refuge, direction le Col de Chamoussière par le GR 58, un morceau de plus à s'avaler mixant roulage/poussage/portage.
Cet itinéraire est plutôt préféré majoritairement à la descente par les vttistes revenant à St-Veran. Les traces de crampons au sol en attesteront du passage.
La machine humaine commence à piquoter, à souffler + fort. Il est 13h passé. Mais la motivation est toujours là .... le froid lui, revient.
Arrivée à la Chamoussière-2884m, un peu plus de monde, Queyras oblige : un vttiste, des ânes, des randonneurs. Un lieu de passage entre le refuge de la Blanche et le refuge Agnel.
Je m'attarde pas, je suis dans mon rythme, j'ai mon 2ème gros objectif de luxe à grimper : le Pic de Camarantran, 3025m.
Go, bike sur le dos ... ah il y est déjà
Le portage passera pas trop mal, le sentier est régulier, avec juste quelques passages + pentus, et un final à escalader.
Là-haut, il caille, la Lombarde ne lâche rien. Les nuages chargent et chargent, jusqu'à ne plus rien voir à 15-20m. J'arrive à prendre une photo rapidos
Je décide de ne pas m'éterniser, et surtout je m'impatiente de la descente à venir : Camarantran, par le Col de St-Veran. Pas de photos, because nuages.
Là aussi, un single de 1er choix (pour moi
) qui démarre par du minéral pentu, épinglé, rocaillé, techniqueux et qui s'achèvera en alpage jusqu'au refuge de la Blanche. Deuxième régal, j'en peux plus, enfin si j'en veux encore ! Que c'est bon, bon...pour le moral
Pause miam-miam et séchage de chaussettes (pour ceux qui n'ont pas suivis, elles sont mouillés suite à une rencontre auquatique
). La pause s'effectuera devant le morceau à venir que j'appréhendais : le portage du col de la Noire, face S. Le mot qui revient de mes lectures "raide", ouais ça semble bien être ça vue d'en bas.
Un groupe de vttistes partira devant moi, alors que je remettais mes chaussettes : bike gros enduro, équipé gros sacs. Sûrement en itinérance.
Démarrage du portage, pfffoooo le sandwich est bien là, je suis plus lourd
. Je doublerais 3 vttistes du groupe, dont 2 femmes
. A mes bonjours, j'ai des réponses étranges, genre comme un mec en Italie qui finit par parler avec son casque. Autrichiens, ou quelque chose comme ça à leurs accents ... et carrures !
Le seul gars du groupe devant moi a un sacré rythme ! Je le suivrai de loin sans pouvoir revenir sur lui.
Le portage devient de + en + hard, très hard. Le souffle s’essouffle, le cardio fait de la drum & bass, les jambes commencent à tirer. J'en chie quoi.
ça me fait du "bien" d'avoir le gars devant moi, seule motivation que j'arrive à trouver à ce moment là. Derrière, ça a décroché.
+ tard, en analysant mon gpx, je verrais qu' on prendra dans les 450 de D+ en moins de 1,5kms (un bon 30% donc), sur un sentier schisteux et droit dans la pente.
Arrivée au Col de la Noire - 2955m
Pause oblige, mes épaules menacent de tomber
.
Je m'étais fixé un 3ème objectif, la tête des Toillies à 3175m, mais avec peu de retours sur sa roulabilité. J'explore à pieds une partie, et de ce que je vois, c'est que ce n'est pas vraiment roulable, ou de manière très, trop hachée. Je renoncerai, la lucicité, ou son manque, aidant à la décision. Mes épaules m'ent remercieront
A l'attaque de la dernière et longue descente, celle du Col de la Noire, versant Ubayen
Du terrible également, même si avec la fatigue et le début d'un mal de tête, je serai un peu plus sur les freins que d'habitude. Le single est moins typé haute montagne que les précédents, mais plus alpage/flanc de montagne. Les traces de pas de randonneurs le rendront par endroit bien défoncés.
Aux 3/4, une barre rocheuse de 15m est à passer : ça glisse en shoes de vtt, mais ça passera.
Je redescendrais à Maljasset par le single que j'avais matinalement monté, c'est un beau régal et un beau final.
Bien rincé par cette sortie, mais plein de souvenirs et un pur ride montagnard. Le Devinci est un pur jouet adapté !
43 kms et dans les 2400 de déniv. (avec la météo et pression très changeante entre Italie et France, le GPS sous-estimait légèrement aux sommets). Mon état physique me laissait présager d'en avoir fait plus
Mania, que certains connaissent ici, a fait en 2014 un version + courte de ma sortie.
Sa conclusion était la même que la mienne
En fin de sortie nous étions tous étonnés du “peu” de déniv, on avait tous l’impression d’en avoir fait 1000 de plus..
et sa vidéo