Trans...pirer à la TransV

Ici on parle des topos qu'on prépare, des sorties et raids qu'on envisage, de sa préparation à un évènement spécifique

Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar kapi » 02 Juin 2014 05:36

BRAVO!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar OGI » 02 Juin 2014 06:34

jf a écrit:
OGI a écrit:"Malheureusement confirmation que Marc est arrivé hors délai à la porte 3 :cry:, Pierre le récupère et file à Nice. "

Petite rectif , j'avais mal compris Pierre : HDB etait pil poil a l'heure a la porte 3 mais il s'est arrêté de lui même .Chapeau l'ancien :wink2:
Bon je vais me coucher ; la journée a été longue :gaba:

Désolé pour l'erreur. Marc, gros respect et bravo :wink1:

Bon repos les warriors :wink:
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar =VDB= » 02 Juin 2014 07:22

respect les gars !c'etait costaud mais vous l'avez fait!
BRAVO!!! :IoI: :IoI: :IoI:
elle est pas belle la vie?!
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar JU. » 02 Juin 2014 08:08

Du vrai travail d'équipe ( l'assistance :oeil: ) et un grand bravo aux pilotes :IoI:
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar FrédoS » 02 Juin 2014 08:16

ou ben, je viens de tout lire hier soir
3300 de D+, 4800 de D- et 86 km en une journée, et tout ça fond les ballons.. mais y sont fous ces mecs :veryeek:
même pas de bobos? de pb mécanique? (remarque avec l'assistance tip top vous risquiez rien)
je reste coi, quoi.. Bravo à tous

Je viens de lire qu'il y avait une catégorie CADET? à 14/15 ans faire un truc comme ça c'est possible? ben vindieu!
Et notre sénior préféré (à par moi bien sûr ) gros respect HDB, rien que de remplir la feuille d'inscription j'aurai eu des crampes moi :oeil:
La vérité n'éxiste pas et l'accepter c'est s'en rapprocher
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar dvorak » 02 Juin 2014 08:37

Wouah... quel engouement !! :shock:
Vos messages font trop plaisir, merci à tous !! :D

Je m'excuse auprès de ceux qui m'ont envoyé des sms avant ou après la course et à qui je n'ai pas pu répondre, la faute à un téléphone défaillant depuis jeudi. L'envoi (et même la réception) de sms est très aléatoire... Je me connectais au forum uniquement grâce au wifi du gîte...

Bien sûr, CR détaillé à venir...
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar kelly » 02 Juin 2014 08:41

8) Prends ton temps pour nous écrire un beau CR ...je dis ça de la part de larsen, qui ne peut plus se connecter au forum, la faute à une modification de profil qui lui a planté ses identifiants ... :evil:
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar Corto » 02 Juin 2014 10:53

dvorak a écrit:Je m'excuse auprès de ceux qui m'ont envoyé des sms avant ou après la course et à qui je n'ai pas pu répondre, la faute à un téléphone défaillant depuis jeudi. L'envoi (et même la réception) de sms est très aléatoire... Je me connectais au forum uniquement grâce au wifi du gîte...


Je t'avais dit quoi sur Sony :tire_langue:
et j'avais pas bien fait de vous faire chier avec cette TV ?
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar MoMo » 02 Juin 2014 13:47

Merci à tous pour vos encouragements et vos commentaires qui font bien plaisir!

Je vais tenter un petit CR de la course dans les règles de l'art, avec un maximum de détails pour faire partager mon ressenti au fil de la journée de dimanche, le but étant de vous donner envie de participer à cette belle course ou alors simplement de vous divertir :tire_langue:

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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar dvorak » 02 Juin 2014 13:57

Je me suis mis sérieusement au VTT un peu sur le tard et c’est seulement en 2009, dans le 1er numéro de VV acheté, que j’ai découvert l’existence d’une course de débiles dans le 06… J’ai tout de suite été fasciné et je voyais la Transvésubienne comme réservée à une élite. Être finisher TransV était pour moi une référence absolue et j’avais énormément de respect pour quiconque avait obtenu le fameux autocollant (et j’en ai toujours !). Et puis on a commencé doucement à me brancher sur une participation. Non seulement je ne pensais pas avoir le niveau mais j’y trouvais également beaucoup de contraintes : trop loin pour une course d’un jour, pas emballé par le système de navettes, pas envie d’y aller seul… bref, les bonnes excuses ne manquaient pas… Mais chaque année, je suivais avec attention et envie le post dédié sur VV.

Et puis ça s’est accéléré après notre séjour vésubien en septembre dernier. J’ai vu le décor, parcouru les sentiers du mercantour et hdb a fortement contribué à me mettre l’idée dans la tête ! En mars, sur le we Garoutade, c’est Jé qui prend le relais du bourrage de crâne et qui tente de me convaincre définitivement. Finalement, c’est la participation de Momo et surtout la proposition de jf de faire l’assistance qui font sauter toutes les barrières. Me voilà inscrit...

Pour la prépa, sans rentrer dans le détail, ça été 66000m de d+ depuis janvier. Une Garoutade donc, et un balcon du Glandasse un peu musclé en guise de grosses sorties. Depuis l’inscription, j’essayais d’intégrer le plus possible des poussages/portages à mes sorties.
Je passe sur les jours précédents sur place, j’ai déjà fait le CR plus haut.

Jour J, ça fait bizarre quand le réveil sonne à 4h15. J’ai dû dormir 2h. Le stresse d’abord et puis Pierre qui ronfle comme un tracteur à côté :lol: La boule au ventre, c’est difficile d’avaler quelque chose mais faut bien se forcer. A table, je me demande ce que je fous là. Et puis c’est parti pour La Colmiane avec rien d’autre à penser que la course. C’est là que l’assistance joue un rôle déterminant. On est monté tôt car hdb est dans la 1ère vague. Du coup, l’attente commence pour Momo et moi qui sommes en dernière ligne de la vague 2. 6h14, le panneau 1’ passe au loin. On est en place, à droite de la piste, aux côtés de jf qui prend des photos et nous souhaite une dernière fois bon courage pour la journée.

C’est parti !! Je vois Momo filer comme une balle, monté sur le talus et griller un paquet de concurrents. Je suis sa ligne quelques mètres derrière, monte très haut sur le talus et même sur une butte de canon à neige, je suis en limite d’adhérence mais ça passe. Je double encore un paquet de monde dans le reste de la courte descente si bien que quand commence la montée, je suis déjà en milieu de peloton. Momo est hors de vue devant. J’attaque la montée à bon rythme, je suis même sur le plateau de 32 pendant un petit moment sans m’en rendre compte. Je remonte le peloton petit à petit. L’objectif est de ne pas se faire bouchonner sur les singles plus haut. Je vois enfin Momo, il choisit comme beaucoup d’autres de pousser. On échange encore quelques mots et je file. Il me faut de l’avance car je sais qu’il va bombarder dans la descente d’Utelle, taillée pour lui. 1er gros virage à gauche, je me retourne et comprend que je suis largement dans le 1er quart du groupe. Ça part bien. Je rejoins hdb juste avant la crête, il m’encourage et me rappelle de ne pas me mettre dans le rouge.

Sur la crête et le balcon jusqu’à Andrion. Il y a encore un peu de monde, je double ou me fait doubler de temps en temps mais globalement, le rythme convient à beaucoup de concurrents. Porte horaire d’Andrion, 1h15 d’avance, ça me rassure sur le passage de la porte 2 car jf et Pierre ont fait Andrion-Suquet en plus de 2h en ayant fait la descente à fond. Là, j’ai 1h de plus. Comme tous les autres autour de moi, je ne m’arrête pas au ravito. J’ai de toute façon pas bu grand-chose et j’ai l’estomac noué. La descente passe pas trop mal, je m’étais préparé à pire. C’est très humide, limite boueux avec racines et pierres ancrées, il faut bien choisir sa trajectoire. Jf et Pierre nous avaient conseillé les extérieurs d’épingles, je suis à la lettre et c’est nickel. On poursuit jusqu’au Brec et après plus de 2h de course en ayant bu quelques gorgées d’eau et sans avoir rien bouffé, je me dis que j’aurais du mal à continuer à ce rythme. Je gère le portage pour reprendre du souffle et arrive à avaler une barre avant la descente. Le début est chaotique, c’est bien mouillé, il y a de la boue sur les cailloux, des mecs à pied ou en vrac de partout, je fais 1 ou 2 passages à pied puis je m’arrête pour remettre mon dossard qui se barre. A peine reparti que j’entends Momo revenir. Il est en forme !! Je fais un bout de descente devant lui, je me fais brasser, fais n’importe quoi mais ça passe. Suffisamment vite pour moi, j’arrive à en doubler quelques-uns. Mon dossard se fait à nouveau la malle. Momo me l’arrache, je le fous dans la poche et repars derrière lui pour ne plus le ralentir. La suite est beaucoup plus cool jusqu’à Utelle. Toujours pas d’arrêt au ravito, je mise sur l’assistance CC du Suquet.

Ça continue de descendre donc et Momo me revient dessus. Quelque chose me dit qu’il s’est arrêté au ravito lui… :roll: Je laisse passer et tente de rester dans sa roue mais quand il passe un concurrent, je reste un peu bloqué derrière et je ne pourrais pas refaire les quelques mètres perdus. Tant pis, ce sera à mon rythme. L’équipe de reconnaissance nous avait signalé une bonne remontée en portage avant le Suquet. C’était vraiment bien de s’y préparer mentalement et du coup ça s’est négocié sans trop de mal. Je fais la jonction avec Momo, puis prend un peu d’avance. Je sais qu’on se retrouvera à l’assistance. Voir la team CC fait un bien fou au moral après avoir franchi le panneau 60km – 2100m d+ :help: Pas besoin de grand-chose si ce n’est se débarrasser de la veste puisqu'il commence à faire chaud et que je n'envisage pas de la mettre. Je remets une barre et un gel dans les poches du short et c’est reparti quelques minutes derrière Momo qui s’est à peine arrêté. On attaque ici la portion reconnue 2 jours avant. C’est un gros plus et j’ai prévu d’appuyer un peu sur les pédales jusqu’au col de la Porte. On va prendre 1000m de dénivelé… Après une petite liaison, on attaque par un poussage/portage assez long. Je double du monde, fais la jonction avec Momo (ça devient récurrent…), reste un peu derrière lui, on papote puis je demande à passer. Je double encore du monde sur la fin du portage et je recommence à pédaler sur un bout de piste. C’est presque plat, j’en profite pour manger ma barre, je sais que ce ne sera pas facile plus tard. Le problème c’est que je ressens une petite douleur à l’intérieur du quadri, c’est mauvais signe. J’essaye de boire au maximum mais je sais que c’est déjà trop tard. Route, puis sentier roulant montant, je dépasse beaucoup sur cette portion. Je sais où ça vaut le coup de faire l’effort sur le vélo et où il vaut mieux pousser tout de suite. Nouveau bout de route pour rejoindre le col et c’est reparti pour les douleurs dans le quadri. Au sommet, il y a le ravito et cette fois je m’arrête. Du salé, du sucré, je goute un peu à tout. Et surtout, des gels antioxydants. J’en prends un et en met un autre dans la poche. Je refais le plein du camel qui n’était pas forcément vide. J’ai bu 1,5l en presque 6h, c’est trop peu…
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar dvorak » 02 Juin 2014 13:58

C’est reparti par une piste facile avant un nouveau gros portage. En remontant sur le vélo, ça y est, les crampes sont bien là, à l’intérieur des 2 quadris. Debout sur les pédales, j’étire comme je peux et je fais avec, ça fini par passer… pour le moment. Jusqu’au col du l’Autaret, c’est pénible, ça monte, ça descend, c’est humide, avec des racines en dévers. Pas très roulant. Et avec les crampes qui reviennent régulièrement, ça devient difficile. Au col, c’est le début de la plus belle descente selon moi. Quelques passages bien techniques quand même. Au col St Michel, on a une belle vue sur le Férion qui parait très haut. C’est une loooongue piste qui commence. Je mouline un max pour éviter les crampes et surtout parce que je manque sérieusement de jus. Je paye les efforts consentis plus tôt. Un gel antioxydant que je mets 10mn à avaler et j’essaye de maintenir un rythme minimum. La pente est modérée mais c’est long, très long et j’ai plusieurs fois envie de pousser, comme le fait déjà un concurrent derrière moi. Mais je résiste jusqu’à la chapelle St Michel. Je me rends compte qu’on ne monte pas au sommet en fait. Ouf ! Ravito, gel antioxydant et je me lance dans la descente. Et quelle descente !! Elle est vraiment sympa mais je l’aurais beaucoup plus apprécié avec un peu de fraicheur. Ca tabasse sans arrêt, c’est extrêmement physique. J’ai envie de reprendre mon souffle mais la course d’abord ! J’arrive à dépasser quelques mecs quand même. Au fur et à mesure, ça se calme et le final permet de récupérer. En bas c’est une zone d’assistance et la dernière porte horaire. 3h15 d'avance. Je cherche le team CC mais personne. Un bout de route et j’aperçois ma 206 arrêté par un commissaire de course pour me laisser passer. Là aussi, ça fait du bien. Jf me lubrifie la chaîne et me dit que je suis entre 100 et 200. J’ai du mal à y croire mais je ne dois pas lâcher maintenant. Je demande des nouvelles de mes collègues. Momo n’est pas très loin derrière et hdb a attaqué la montée de Porte dans le dur.

Liaison jusqu’à Aspremont et le dernier ravito. Un dernier coup d’antioxydant et j’attaque le portage du mont Chauve. Je double encore un peu et fait la descente dans la roue d’un mec qui descend à une vitesse qui me va bien. Un passage raide et très technique, je double mon lièvre qui finit par craquer et continue tout seul. Entrée dans la jungle par un sentier droit dans la pente et sans intérêt. Puis route, un bout de Paillon sans intérêt non plus, piste cyclable et enfin tunnel. La surprise finale, c’est de se retrouver à rouler dans la flotte. Et surtout de se rendre compte en sortant que c’est de l’eau de mer. Super pour le matos :evil: On traverse un passage avec de la flotte jusqu’à la taille et c’est la ligne d’arrivée. On me colle le sticker tant espéré et je demande ma place. « C’est mis à jour régulièrement sur le tableau ». J’erre un moment derrière la ligne, je ne sais pas par où commencer. La speakerine au micro annonce que les concurrents qui arrivent en ce moment sont dans le top 150. Hein ? Je retourne voir le tableau et je me vois 135 (133 au final). Ouah, je ne pensais pas faire si bien !! Trop content. Plus tard je retrouve Momo à table puis le team CC au complet qui est venu jusqu’au parc vélo pour charger. La classe !

En conclusion, je suis très content de l’avoir fait, merci à hdb et Jé d’avoir insisté. Je voulais me prouver que j’étais capable de le faire. L’objectif principal était de finir, j’espérais secrètement le top 200 puisque Jé l’avait annoncé. Mais voilà, l’aspect compétition ne correspond pas à la vision que j’ai du VTT. Ce n’est pas que je ne suis pas compétiteur (au contraire, j’ai pratiqué à un niveau correct dans un autre sport, rugby en l’occurrence) mais je ne trouve pas beaucoup d’intérêt à l’appliquer au VTT. Hier, j’étais à fond dans la course, je ne voulais rien lâcher, pas perdre une seconde. Je n’ai pas pris la peine d’admirer les paysages magnifiques qui nous entouraient, encore moins prit le temps d’une photo, je suis descendu comme un cochon, j’ai coupé des épingles alors que je pestais contre les coupes dans le bénitier 3 jours avant, j’avais des trajectoires dégueulasses mais le seul objectif était de descendre vite. Je n’ai rien apprécié non plus de ce que j’ai péniblement avalé pendant la journée. Je disais même à chaud que je n’avais pris aucun plaisir en descente. Après réflexion, c’est faux. Si on enlève le passage sous le brec, je me suis bien amusé dans la suite. J’ai bien apprécié la descente de Rocca, celle du Férion aussi mais j’étais trop entamé physiquement, et enfin celle du Chauve. C’est juste que je n’avais pas la tête à m’amuser mais juste à être le plus rapidement possible en bas. C’est donc un truc à faire au moins une fois. Pour moi, c’est chose faite, et comme j’ai fait mieux que mon objectif, je ne vois pour l’instant pas de raison de recommencer. Mais d’ici l’année prochaine, j’ai le temps de changer d’avis. Mais si non, je me vois bien dans le rôle d’assistant en 2015… :gaba:

Je finis en remerciant ceux qui m’ont poussé à m’inscrire (hdb et J68 en tête), la team CC au complet : coureurs (hdb -encore lui- et Momo) et assistance (jf et pierre69) et encore vous tous pour vos messages de soutien avant, pendant et après la course.
Je félicite au passage Momo pour sa superbe course avec un 180mm et hdb pour avoir atteint son objectif. Surtout qu’il a fait ça au courage puisque c’était très dur de repartir du Suquet. Chapeau !
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar MoMo » 02 Juin 2014 13:59

En partant pour la Vésubie, j'avais deux objectifs vététistiques majeurs: découvrir quelques beaux aspects de cette région en la parcourant en 'off' et à la cool avec les copains, et deuxièmement me faire plaisir sur la course et terminer en ayant envie de revenir. Le deuxième objectif a été rempli, le premier en partie.

Les jours précédant la course, les orages sont menaçants et on est obligés d'aviser au jour le jour pour ne pas se faire rincer. La première sortie, le vendredi matin, est un échec: on passe d'une grosse galère dans la neige à une autre le long d'un sentier impraticable et on finit par rentrer par la route. On se rattrape l'après-midi avec une montée efficace à la Colmiane et la descente d'une épinglue très sympa, le Bénitier. La motivation pour rouler est bien présente et on s'amuse.

Le vendredi, HdB nous propose de reconnaître la partie qui correspond grosso modo au deuxième tiers du parcours de la course. On est plus bas en altitude, ce qui limite le risque d'averses. La montée se passe bien et tout ce qui est roulable passe sans grand problème sur le vélo. Peu de passages paraissent difficile. Malheureusement ça ne sera pas aussi évident le jour de la course avec les bornes déjà accumulées dans les pattes!

Samedi: repos. Pierre et jf partent reconnaître la première partie du parcours jusqu'au Suquet. On attend leurs impressions avec impatience. Avec mes deux acolytes, on profite de cette journée cool pour accumuler les réserves dont on aura besoin le lendemain: saucisson énergisant, cacahuettes isotoniques et binouse aux électrolytes pour certains, jus de pomme, yaourts et pâtes à l'eau :help: pour d'autres.

Dimanche. Je me sens plutôt bien au réveil. La nuit a été courte mais j'ai assez bien dormi. L'impatience de rouler, qui était déjà bien présente la veille, arrive vite alors que je tente péniblement d'avaler mon petit dej'. 5H30, tout le monde est prêt, la mise en grille a commencé à la Colmiane. J'ai le numéro 584 et Cédric 585. Autant dire qu'on partira tout au bout du peloton et qu'il faudra rapidement faire un gros effort pour ne pas trop souffrir des bouchons dès les premiers rétrécissements au bas de la piste de ski. HdB est 200 et part donc 15 minutes avant nous, en première vague. Il fait un peu frais, on ne sait pas trop s'il faut partir en tshirt ou garder un coupe vent. Ce sera le tshirt: sage décision car dès les premiers mètres de montée la température monte et ne baissera pas avant d'avoir passé la ligne d'arrivée!

6h00, HdB s'élance avec les gros molets de la première vague. On ne voit pas grand chose de ce qui se passe. Pas de grosse musique au départ comme à la Mégavalanche: tant pis, on fera sans!

Je cherche attentivement autour de moi, mais le constat est flagrant: je suis le seul à partir sur cette course longue distance avec un vélo de freeride et 180mm de débattement. La majorité des coureurs roule sur des vélos de all mountain, autour de 130mm de débattement (on voit énormément de Specialized Stumpjumper, Lapierre Zesty, etc.). A l'extrême inverse, il y a pas mal de participants sur des vélos rigides de XC à 9 kilos avec tige rigide. Mon Torque fait 14,5kg, soit pas loin du quart de mon poids (63kg). Dans ma tête, la stratégie est claire: minimiser au maximum les désavantages de ce vélo et faire valoir ses atouts. L'idée de base est donc on ne peut plus simple: m'économiser un maximum en montée, où le vélo (et surtout le pilote) peine, pompe beaucoup d'énergie et n'offre pas une position optimale, dans le but de garder assez de force et de lucidité pour envoyer comme il se doit en descente sans prendre de risque. Stratégie qui a plutôt bien fonctionné.

6h14, avec Cédric on est en ligne, tout au fond du peloton et tout à droite de la piste. 6H15, top départ. Je vois que les coureurs devant moi partent très mollement. J'en profite pour mettre un gros coup d'accélérateur et passer tout à droite, en roulant à l'arrache sur le talus en dévers, un pied sorti de la cale pour garder l'équilibre. Et là, je double. Une bonne moitié du peloton est déjà derrière quand j'arrive au premier rétrécissement de la piste. Je slalome entre les coureurs sans perdre de temps. C'est un exercice pas facile, surtout que dès le départ, des gars déraillent, coincent la chaîne ou se rendent compte qu'ils ont oublié de changer leurs plaquettes, ce qui se traduit par des trajectoires assez aléatoires chez certains... Bref, arrivé au bas de cette première descente, j'estime que je suis dans le premier quart des coureurs de ma vague.

S'en suit un petit replat, où je reprends mon souffle. La montée qui suit est d'abord assez douce, puis de plus en plus raide. Mes jambes sont moyennement disposées à suivre la cadence des crosseux partout autour de moi qui passent en force. Je n'ai pas grand chose à gagner à ce petit jeu-là donc je mouline un peu puis descends de vélo pour pousser. Au bout de quelques dizaines de mètres de montée, Cédric me double. Je tente de rester dans sa roue dans le replat qui suit mais il va bien plus vite que moi. Je continue pourtant à doubler pas mal de gars qui tentent de tout passer sur le vélo (toujours pas compris l'intérêt de tout passer sur le vélo dans une course quand on est lent...).

La remontée sur les pistes de ski se fait en alternant pédalage sur les parties les moins raides et poussage en courant partout ailleurs. Pour l'instant, il n'y a pas de bouchons comme il y a de la place. Je garde Cédric en point de mire par moment mais il va bien plus vite que moi.Très vite, le chemin se rétrécit, ça bouchonne un petit peu, il y a des cailloux et surtout le sol est très humide et carrément boueux par endroit. Je continue à mon petit rythme. Je me fais doubler par des fusées mais je double aussi pas mal de coureurs partis peut-être trop rapidement. C'est raide et long. A un moment, pendant que je pousse, j'entend HdB qui m'appelle: je viens de le doubler sans m'en rendre compte. On s'encourage et au passage je glisse sur une branche (toujours à pied): pas de dégât mais il faut que je fasse attention!

La première petite descente est un calvaire par endroit, avec des dévers très boueux et les bouchons que cela entraîne naturellement. Quand ça roule, c'est très simple mais sans élan la moindre racine fait dévier et le pilotage est bien plus difficile.. C'est un peu frustrant mais je me dis que c'était prévisible et inévitable. Dans les portions moins boueuses, le rythme reste soutenu quand on n'est pas à l'arrêt. La situation s'améliore ensuite et le sentier à flanc rejoint une piste descendante (beurk). Il y a plusieurs coups de cul que je suis obligé de passer à pied quand d'autres passent en force. Le cardio est élevé mais le corps répond plutôt bien à ce moment-là.

Dans un passage en sous-bois, je crois suivre la bonne direction (il n'y a personne devant moi), mais me trompe en descendant un petit sentier balisé. Un gars derrière moi me dit que je me plante: effectivement, la suite du sentier est en friche... Je remonte en poussant et perds 30 secondes au passage. Pas grave mais un peu frustrant.

On monte vers Andrion: beaucoup de poussage et aussi quelques portages il me semble. Sur un rocher, je glisse alors que je suis en appui sur un pied et cette fois m'étale de tout mon long dans les cailloux pointus: aïe, molet, hanche, côtes et surtout genoux endoloris... Il faut vraiment que je fasse attention. Finalement, la douleur passe vite. Je meurs de chaud à cause du rythme et ne vois rien avec toute la buée sur mes lunettes. Je les mets dans ma poche jusqu'au sommet, mais une fois arrivé je me rends compte qu'elles sont tombées... éh merde.

La descente d'Andrion est crado: le genre de descente qu'il ne faut surtout pas faire par temps humide... Et c'est pourtant précisément les conditions qu'on a! Le terrain est labouré et hyper glissant, ça drifte de l'arrière: bref, j'adore! D'autres aiment beaucoup moins apparemment et passent à pied... Je double pas mal de monde mais malheureusement ça continue de bouchonner. L'ambiance est bonne et les concurrents laissent passer quand ils le peuvent, mais parfois ça bloque beaucoup quand même. Des mecs se vautrent dès qu'ils montent sur le vélo. Bonne ambiance :IoI:
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar MoMo » 02 Juin 2014 14:08

Andrion: premier ravito. Je m'arrête pour remplir le camel, prendre un coca, des chips et quelques barres et gels pour la suite. J'aurais mieux fait de m'abstenir sur ce dernier point...

La descente reprend: je m'éclate quand ça roule, je trépigne d'impatience quand ça bouchonne. Je prend beaucoup de risques par moment en tentant des trajectoires très 'freeride' pour couper les bouchons. Il y a beaucoup de chutes et la plupart de ceux que je double ont l'air au bout du rouleau. Je fais moi-même une petite chute sur le côté sur une portion très lente en bloquant ma roue avant contre un caillou en sortie d'épingle. Précision et précipitation, ça ne va pas... Je me dis qu'il faut que je sois plus prudent pour la suite.

La remontée au Brec a été pour moi la grande surprise de cette course: ce qui pour moi était l'emblême de la difficulté de la transvé est en fait l'un des passages les plus faciles. Le fameux portage est enfantin puisqu'il suffit de monter les 'marches' qui ne bougent pas et font des marchepieds efficaces. C'est presque reposant.

Arrivé en haut, je prends 1,5 secondes pour admirer la vue, baisser la selle, ouvrir l'amorto en grand et attaquer la descente! Une petite nana devant moi me bloque car elle descend tout à pied: apparemment elle ne comprend pas le français et en tout cas ne se pousse pas. Je finis par réussir à passer et mets les gaz. La descente du Brec reste pour moi l'un des meilleurs moments de cette course: tous les indicateurs sont au vert même si je commence à avoir les jambes un peu douloureuses.

Je rattrape Cédric juste après le haut de la descente. On discute un peu et je pars devant. Je prends mon pied au milieu des grosses pavasses et manque d'y laisser un disque: ça tape fort mais pas de casse. Les épingles pierreuses passent d'abord en douceur avec des petits nose bien calculés, puis la fatigue s'accumulant, j'adopte la technique frein à main + pied sorti façon sanglier pas content! Ca continue à pas mal bouchonner: je piaffe mais finalement c'est déjà bien plus fluide qu'Andrion. Vers le milieu de la descente, je rattrape (ou me fais doubler? Je ne sais plus) un local avec un énorme niveau technique qui sera mon lièvre jusqu'au Suquet. Je suis complètement sidéré par la facilité avec laquelle il manoeuvre à travers toutes ces énormes pavasses. A chaque fois en 15-20m il me distance et ce n'est que 'grâce' aux bouchons que j'arrive à recoller à chaque fois. Au bas de la descente je lui dis merci de m'avoir montré les bonnes trajectoires. Il est sympa et me dit que cette descente est une de ses préférées du secteur.

Cette DH a été un énorme gavage mais m'a un peu fatigué: j'ai les cuisses raides et les paumes des mains un peu endolories. Le moral est au beau fixe par contre: je dépasse de plus en plus de dossards 200 et 100, voire à deux chiffres, ce qui me motive puisque ça veut dire que je rattrape des gars partis 15 minutes avant moi et ayant sûrement un gros niveau.

Jf et Pierre nous avaient mis en garde: il y a bien une remontée en portage jusqu'au Suquet: elle fait très mal mine de rien et je sens un peu de fatigue. L'arrivée au Suquet se fait par la route (arg): j'ai beau pédaler, je n'avance pas dans la descente donc je laisse aller le vélo et en profite pour m'étirer.

Au Suquet, je vois Cédric arrêté au stand pour huiler sa chaîne: je ne l'avais pas vu me doubler. Mon vélo va bien donc je m'arrête juste pour déposer quelques excédents de barres aux céréales qui me sont inutiles vu que les ravitos sont très bien garnis. Je pars devant, m'arrête au ravito pour manger 2-3 chips et prendre quelques gels pour la suite (à mon grand regret). Je pars en me sentant assez frais. Il reste 60 bornes.

On attaque la montée au col de Porte par un petit sentier herbeux, puis un sentier en épingles. Là, c'est poussage puis portage obligatoire. Comme on avait déjà reconnu cette partie du parcours deux jours avant, je sais à quoi m'attendre, mais la gestion de l'effort devient plus difficile et le coeur bat vite dans le portage. Surtout, mon vélo commence à vraiment peser: j'ai mal au dos, aux épaules et à la nuque et ça ne fait qu'empirer. Je marche très lentement dans le portage. J'entends Cédric qui m'appelle: il est derrière. Il me confirme qu'on est largement dans les temps. Je le laisse passer: il file devant comme si son vélo ne pesait rien, double 5 ou 6 gars à la suite alors que je suis à l'agonie :roll: Je me dis que c'est la dernière fois que je le vois avant la fin de la course, et c'est effectivement le cas. :lol:

On atteint une portion roulante sur sentier puis sur route, qui m'avait semblée très faciles à la reco. Ce n'est plus la même chose le jour J: je peine à emmener le pignon de 28 là où j'aurais pu en descendre deux de plus auparavant. Je profite de la longue portion de route pour manger, boire, penser à la suite. On attaque ensuite la partie single/sentier de la montée au col: le début passe bien mais je me fais doubler par pas mal de gros molets.

C'est dur et surtout je commence à avoir mal à l'estomac à causes de toutes les saloperies que j'ai avalées: le mélange de barres/gels/tablettes magiques et survitaminées ne me réussit pas du tout comme je n'y suis pas préparé; j'ai la nausée, le hoquet, l'impression que mon estomac comprime mes poumons. Bref, ça ne va pas. J'ai les jambes de plus en plus lourdes: j'arrive encore bien à mouliner et à pédaler en force debout sur les pédales mais le pédalage puissant et régulier est devenu quasi impossible. Je dirais que jusqu'au col je n'ai pas passé plus de 25% de la montée sur le vélo. Dans la tête en revanche, tout va bien: à ce moment je suis sûr de finir, sauf pépin mécanique majeur.

La montée au col est longue, très longue. La où j'avais adoré les passages en balcon deux jours avant, je me contente de me concentrer sur la régularité de mon pédalage et sur mes trajectoires pour tirer profit au maximum de l'inertie. Un portage sur de l'ardoise fait très mal, de même qu'un passage à gué un peu merdique où le vélo manque de peu la chute dans le torrent. Mais je gère...

Arrivé sur la route peu avant le col, j'entends un coup de klaxon: jf et Pierre viennent me ravitailler en eau! Je leur dis que Cédric doit être loin devant vu le rythme auquel je l'ai vu partir dans le portage du début. Je m'arrête au ravito pour chips + fromage + abricots et repars. Je commence à sentir que mon estomac va un peu mieux, mais c'est pas encore ça.

Je pensais avoir fait le plus dur une fois arrivé au col: grossière erreur! La suite est au moins aussi dure, avec un bout de piste où je suis seul, suivi d'un portage de barbare à flanc, où tout le monde en chie. C'est raide, c'est instable, ça n'en finit pas. En plus je me fais doubler. Arrivé 'en haut', ça continue de monter. Je passe quelques portions sur le vélo mais le terrain montagneux est difficile: du dévers, des grosses pierres, des racines, des relances permanentes... Je n'ai plus la pêche pour enchaîner efficacement et me contente de garder au maximum des trajectoires 'propres' pour pédaler le moins possible. Mes cuisses sont trop cuites pour faire des nose dignes de ce nom et mes bunny ne dépassent pas le centimètre. Le petits passages en descente font du bien mais les remontées sont d'autant plus rudes.

Arrive enfin la vraie descente: là, c'est un gros gavage sur un terrain très typé montagne, avec des gros blocs, des marches, des zones trialisantes. C'est technique et plutôt lent: j'adore. J'en profite pour doubler 4 ou 5 gars qui eux n'ont pas l'air de prendre leur pied et passent à pied. Cette zone est très bonne et me donne un bon coup de fouet: heureusement, car ce qui m'attend est la partie la plus éprouvante nerveusement de la course.

La descente, malheureusement trop courte, s'achève au pied d'une pistasse qu'il faut remonter. Je monte au train et passe à peu près les 2/3 sur le vélo mais suis parfois obligé de descendre et pousser car j'ai les jambes qui piquent et qui sont de plus en plus raides. Cette piste me paraît interminable et c'est la première et la seule fois de la course où j'ai le moral qui s'égratigne un peu. Je maudis ceux qui nous font monter cette saloperie de piste et rêve d'une nouvelle paire de jambes. Sur toute la montée, je me fais doubler par une vingtaine de coureurs. Heureusement, ce qui m'attend effacera complètement ce moment de doute!

Arrivé au ravito du Férion, je prends quelques chips et me dis que la recharge en eau attendra Aspremont: je veux être à l'aise dans la descente qui s'annonce virile. Là, quelques gars parlent de bâcher pour cause de pépins mécaniques et de fatigue: hors de question pour moi, j'ai hâte de voir ce que donnent les deux dernières DH.

La qualité de celle du Férion dépasse mes espérances: j'ai tout le champ libre pour me jeter comme un goret dans cette succession jubilatoire de marches, de grandes courbes dans la pavasse et de relevés sur une terre bien compacte. A ce moment-là, j'ai le sentiment d'être à 20% de mes capacités en montée mais à au moins 90% en descente. Je double une bonne dizaine de gars en prenant les intérieurs, mets le vélo à plat dans les relevés et vole au-dessus des gros amas sans ralentir. C'est un des moments forts de la course: j'ai la banane en arrivant à Plan d'Arriou, où je croise jf. Je lui dis que je n'ai besoin de rien.
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar MoMo » 02 Juin 2014 14:12

Peu après, je me rends compte que j'ai fait une connerie en ne rechargeant pas le camel au Férion ou chez jf assistance: je n'ai plus d'eau et ça remonte fort. On attaque la remontée par des petits chemins, rendus casse-pattes par la fatigue. Je pousse un maximum avant d'atteindre une route. Il y a de plus en plus de gens aux abords de la course pour encourager: ça fait bien plaisir. Je commence à sérieusement m'inquiéter de ce manque d'eau et à me demander si je n'ai pas loupé le ravito, auquel cas il me resterait plus de 20 bornes bien costaudes à faire sans boire...

Heureusement, un bénévole me dit qu'Aspremont n'est pas loin. Je mouline sur la route et me fait dépasser par plusieurs coureurs qui ont l'air plus frais que moi. Arrivé à Aspremont, jf remplit mon camel, huile ma chaîne, je mange trois chips et c'est parti pour le final sous les encouragements: le Mont Chauve et la redescente sur Nice.

La montée est un gros portage, mais c'est loin d'être le pire. A ce stade, on a pris l'habitude d'en chier. Je suis vraiment fatigué et les portages me bousillent le dos: je sens tout mon corps plier sous le poids mais je me dis que 30 minutes de montée, c'est pas si horrible que ça. A ce moment de la course, je ne croise plus personne. Arrivé en haut, un petit single à flanc amène au départ de la DH. On est sur une descente typiquement sudiste: des gros cailloux plantés entourés de petits cailloux qui roulent. Je ne vous fais pas de dessin: c'est droit, la Lyrik gobe tout, je me laisse glisser jusqu'en bas et récupère des forces pour le pédalage jusqu'à la plage. Je trouve cette DH sans grand intérêt, le but du jeu étant de garder assez de vitesse pour ne pas buter contre les pierres sans toutefois aller trop vite et perdre le contrôle du vélo. J'y vais prudemment de toute façon: je n'ai plus grand chose à gagner à ce stade de la course.

L'arrivée sur Nice est vraiment merdique: la descente du gazoduc se fait droit dans la pente, debout sur le vélo, les freins bloqués et on se laisse glisser jusqu'en bas en gardant la trajectoire. La jungle est un single dans l'herbe: ça roule avec quelques relances qui me font un peu mal aux cuisses. On déboule ensuite sur la route et là c'est la vraie jungle: au milieu du trafic, arrêt aux feux rouges et gaz d'échappement pour seul accueil. On prend ensuite une piste cyclable. Là, j'ai un doute sur l'orientation et m'arrête. Une bénévole me crie de loin qu'il faut descendre dans le paillon en passant par dessus la balustrade...

Dans le lit du paillon, je galère à garder une trajectoire dans tous les petits cailloux et dois mettre un pied dans le merde pour traverser entre deux rochers. Puis je remonte, prends la piste, puis le tunnel. Je pédale fort mais il ne me reste pas beaucoup de puissance dans les cuisses. Je me fais doubler par trois gars qui roulent en peloton en se relayant. Bien vu de leur part, mais je n'ai plus la force d'essayer de coller. On arrive ensuite dans les égouts (!), puis dans l'embouchure de l'égoût dans la mer, où on pédale avec de l'eau salée jusqu'au dessus des roues. Les roulements adorent autant que moi. Portage pour sortir de cette merde et ligne d'arrivée: et c'est fini! 155Ème place en 9h35. Même pas mal.



Je suis d'ores et déjà motivé pour retenter l'aventure, si possible avec un vélo plus adapté (et surtout plus léger car c'est vraiment les portages qui m'ont le plus entamé). L'objectif sera sûrement plus ambitieux, comme être dans les 100. Le fait de partir en première ligne doit bien aider à ce petit jeu :roll: J'éviterai aussi certaines erreurs grossières, comme le fait de me gaver de saletés auxquelles je ne suis pas habitué et qui m'ont finalement fait probablement plus de mal que de bien.

En tout cas j'encourage tous ceux qui sont tentés par cette aventure à y aller! L'esprit compet' change radicalement l'expérience du vélo par rapport à notre pratique habituelle en rando: on roule plus 'sale', on va puiser dans des ressources qu'on n'utilise pas habituellement et on se prend au jeu de la compétition.

Merci aux assistants, jf et Pierre, pour leur présence, car même s'il n'y a pas eu de pépin mécanique chez aucun de nous trois, la présence d'une assistance est rassurante et contribue forcément positivement à l'état d'esprit pendant la course. :IoI:
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Re: Trans...pirer à la TransV

Message non lupar jerome76 » 02 Juin 2014 14:32

Merci pour vos CR passionnants qui donnent envie. Et encore, reste à venir celui de HdB :wink:

Chapeau les gars, et à bientôt sur le vélo :wink1:
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