Après un dernier shoot aux pâtes , on se couche , on sent le stress et la concentration nous prendre lentement …, la nuit est courte mais en + de cela on s’endort avec difficulté ,car les lits grincent , les duvets bruissent , les lames de parquet pleurent ,…
2h à ma montre Sunnto , je regarde par la fenêtre : il fait beau et doux , encore 2 heures et quart à tenir avant le Tv Day , je me souviens que c’est à chaque fois la même chose …
4H15 drelin drelin c’est parti !!! Je me lève rapidement , me prend une bonne douche , la CC support Team est déjà aux petits soins pour nous , on nous porte et nous installe même le matos
5h30 arrivée sur le théâtre des opérations comme disent joliment les militaires pour caractériser ce qui sera le champ de bataille , je reconnais pas mal de collègues sudistes et m’installe rapidement sur la ligne de départ aux côtés de Primus avec son maillot ACDC , et d’un rider en Orange blanc (…) 27,5 qui était dans notre gîte et qui a fait rêver Anton … J’ai un peu la boulasse au ventre, pourtant je n’ai pas trop mangé et ne me suis pas stressé ce matin, mais bon il faut y aller , j'ai le pêchon
Je me suis à peine échauffé que déjà le panneau
10 s se lève aux mains de Georges, il fait très doux, exceptionnellement doux , à peine humide , je lève les bras devant le drone , un large coup d’œil au ralenti pour goûter le paysage en train de s’éveiller et que ne je verrais pas en course , une dernière inspiration profonde..
Pan !les fauves sont lâchés ...
ca démarre moins vite que d’habitude en 1ére ligne , tout le monde semble craindre les saignées profondes sur la gauche , 1ére chicane je passe à l’arrêt , la seconde je passe haut derrière Primus , on double , mais j’ai une impression de lenteur car les premiers attaquent vraiment , dernière chicane au bas , je double un Spé 29 qui perd l’équilibre et se rattrape par une pointe de pied in extremis , quel dommage de se planter au début de cette course… Ca roule déjà dans le premier mur , les souffles sont puissants , et réguliers , les gravillons crissent sous les crampons , juste ces 2 bruits avec les oiseaux qui nous accompagnent .
Suivant ma stratégie , je monte à mon rythme sans risquer de me mettre dans le rouge et en poussant rapidement dans les murs , avec quelques-uns de la fin de Vague 1 on attend le moment de la jonction avec les premiers de la Vague 2 , on se retourne de temps en temps , discute avec les spectateurs pour me convaincre que je suis encore de leur monde , j’arrive au Col de la Colmiane , en petit rythme , j’attaque la première piste descendante juste après le haut du Télécabine , une compression , un nouveau petit single racineux et gras , ca y est , les premiers fondent sur moi au bon endroit , un groupetto de 7/8 je laisse passer et me mets dans les roues , j’arrive à les suivre comme ils ont fait un énorme effort dans la montée , on se suit jusqu’à la piste boueuse et plate , et puis ca y est le flot de la Vague 2 m’envahit mais c’est parfait je garde le rythme jusqu'au mur raide juste avant le Col de la Madeleine et la sortie sur les crêtes , là dans ce mur c’est Dvorak qui me double, félin et puissant , je lui conseille de ne pas se griller ici , y a le temps , j’atteins le Col c’est beau , ca arrive de tous côtés mais je suis le rythme du poussage , portage , glissage , le tandem un moment à côté de moi , le 1er rider sur le vélo et le second à pied qui pousse et tente comme il peut de maintenir le vélo vertical , chapeau les gars , on alterne ainsi portage et poussage , pas question de roulage , il faut monter graduellement jusqu’à 1970 m , le cœur et les poumons sifflent , les jambes vont bien (à mon niveau) , la boule au ventre est partie , je suis cassé en 2 fidèle à mon style et je pousse, pousse , vite , en perdant un minimum de places, mais en fait j’en perds beaucoup mais j’évite d’exploser en vol ;
Arrive le virage de Michel , berger qui s’installe là à toutes les TV depuis 92 et qui donne les positions des premiers on se salue il me souhaite bon courage et lui dit de même , le single en balcon se poursuit , ca roule de temps à autre , je laisse passer pas mal de riders , mais je tiens quand même mon rang , à un autre virage , Thierry I. que je salue , il me dit « tu sais les chiens c’est moi » , « oui je sais on se voit en 2015 « et compatis tout en m’éloignant , je ne suis pas encore dedans , la petite portion descendante rapide n’est pas prise au taquet comme d’habitude , je sens que je suis pas assez relâché , je décontracte les épaules et me pose derrière 2 qui roulent bien , que je finis par passer , ils râlent car ils m’ont doublé dans la montée précédente , tu auras le temps de me repasser …, arrive la section scabreuse , bouillasse , racines et neige un rail dans la neige pour le pied gauche , le droit sur la pédale et on file comme ca sans réfléchir dans les sous bois , pas simple pour doubler mais ils se poussent en général , moi aussi
Une ou 3 épingles passées en style bourrin , un interieur d’un décat à l’agonie , j’arrive sur la piste , déjà ? je sais qu’elle file vers le haut d’Andrion , j’ai guère bu et surtout pas mangé impossible , car il n’y aucun interrupt depuis le départ , au taquet tout le temps, les crosseurs reprennent le jeu sur la piste montante , m’en fous y a Andrion et ca va ch…, je bois , je passe le beau passage en chirat et pense au Pilat et à la 42éme
Piste rapide à fond avec des saignées béton et des pierres qui roulent , tout le monde attaque , au loin le ravito e la PH1 , il est 8H02 , 2 heures à fond , et en avance sur mon timing , je salue les bénévoles et ignorant comme toujours le ravito, je suis bien pour aborder le chaos : JF avait dit une DH pourrie grasse et sale , j’attaque très vite les 3 premières épingles commence à doubler , la première partie n’est pas si terrible , en appui en haut des épingles , cela s’enchaine presque , un petit N° me passe , je le suis , peu de coupes en fait mais des trajectoires efficaces , j’arrive à la 1ére route s’en m’en apercevoir , s’ensuit la section très cassante assez droite et rapide , on se suit , sauf un qui allume et crève dans la seconde qui suit devant le petit mur , je continue j’arrive à la seconde section abordée par un petit mur rochu que j’ai toujours fait à pied , le commissaire me dit qu’il y a déjà eu 3 cartons à cet endroit , oui c’est classique et vicieux , je passe à pied
![Embarassed :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
ensuite ca part très vite et on arrive a dernier tronçon d’Andrion : une grosse épingle Gauche et c’est le vrai chaos , je passe tout sur le vélo avec des pieds , ca y est je suis bien , je commence à chanter
Nous étions jeunes et larges d'épaules
Bandits joyeux, insolents et drôles
On attendait que la mort nous frôle
On the road again, again
On the road again
Mini travers , une remontée prise sur élan, ca y est l’ascension vers le Brec commence là
Je change de style , pédale doucement , bois et tente d’ouvrir en roulant des barres , pas simple , déjà au sol des multitudes de barres et de tubes , je me fais doubler par des groupes compacts de 10 riders ;: tu en laisses passer un , les dix passent , et cela plusieurs fois , j’ai du mal à m’accrocher à leur rythme mais je progresse toujours, j’arrive à une zone que l’apprécie , montée en balcon douce mais régulièrement des pierres calcaires blanches en travers , il faut garder le rythme tout en trialisant , être précis , à ce jeu je rattrape les parisiens (c’est le nom qu’on donne aux riders pas à l’aise dans les rochers …) , un groupe un peu compact : il y a un blessé , clavicule sans doute cassée , il attend les secours.
Ok Marco rapide dans les rochers mais lucide toujours
On atteint le petit Brec , on tchatche avec un gars qui pense qu’on va à la Madone , comment peut on s’engager dans une telle course sans même regarder le topo ?? , je monte le petit Brec en conversion d’autres poussent tout dré ca glissouille mais on attend tous la suite : le Brec ,le seigneur des lieux , le saigneur des vTTiistes
En fait la montée se fait bien même si je suis surpris par le gras sur tous les rochers , eh eh comment va être la descente ? ca promet , dans la montée des marches se sont marquées dans les pierres roulantes , je pose un pied après l’autre lentement comme un montagnard , je ne regarde pas en haut , ni sur les côtés , le vélo sur le dos , je suis uniquement concentré sur la qualité de mon appui pour ne pas riper et perdre de l’influx voire me faire mal , j’arrive à la section plate , je repose le VTT , certains sont inquiets , ils me demandent comme c’est derrière , j’ai du mal à préciser , pour moi jusqu’à Utelle c’est un monument , un cap , .. et tout à coup le vide nous aspire et comme dans un manège c’est parti , ouh là ca glisse sur les premières dalles , c’est gras , va y avoir des morts
Au petit jour on quittait l'Irlande
Et derrière nous s'éclairait la lande
Il fallait bien un jour qu'on nous pende
On the road again, again
On the road again,
Epingles sales, racines mal placées , grosses pierres , marches , riders sur le dos, essoufflés en attente , en spectateur , il y a tout en concentré , je double un peu , mais aussi un pilote me fait un inter, j’attends de trouver la coupe de Dola , boum c’est parti terre grasse et 5 épingles merdiques coupées j’arrive au plat , tout va bien pas de chute et du rythme , on attaque le travers à l’ombre et multiples racines je subis , ca part , ca passe, ca part , ca passe pas , petit réta de dernière seconde , faut aller vite soudain c’est le virage grandiose et rapide qui aboutit du sous bois à la lumière, du dévers à la voie romaine au dessus de la falaise , un virage panoramique j’adoooore ,